Pourquoi Joe Biden a peur d’inviter Elon Musk à la Maison Blanche

Depuis son arrivée à la Maison Blanche il y a un peu plus d’un an, Joe Biden est en conflit – plus ou moins avoué – avec Elon Musk. Ce dernier lui reproche de minimiser le succès de Tesla et s’offusque de ne pas être mieux considéré par le président américain, lequel a lui aussi quelques reproches à faire à l’homme le plus riche du monde.

Il y a deux semaines, Joe Biden a amorcé une légère réconciliation entre Elon Musk et lui. Pour la première fois depuis qu’il est président des USA, il a parlé de Tesla lors d’un discours officiel, soulignant qu’il s’agit du « plus grand constructeur de véhicules électriques » du pays.

Dans la foulée, le patron de Tesla a célébré l’événement sur Twitter, avec toute la gouaille qui est la sienne.

Depuis, on ne peut pas dire que leurs relations se sont réchauffées. En ce début de semaine, CNBC a appris que la Maison Blanche n’avait toujours pas l’intention d’inviter Elon Musk lors des réunions qu’elle organise avec les plus grands chefs d’entreprise américains. L’entourage de Joe Biden craint que le fondateur de Tesla fasse ou dise quelque chose d’embarrassant s’il venait à prendre la parole lors de l’événement.

« Je ferai ce qu’il faut »

Face à ce nouvel affront, Elon Musk a écrit à CNBC. Il a assuré, avec des smileys « larmes aux yeux », que les proches de Biden n’avaient « pas à s’inquiéter ». « Je ferai ce qu’il faut », a-t-il précisé.

Dans la suite de son courriel, il a à nouveau accusé le président américain d’avoir menti aux Américains. « La notion de querelle n’est pas tout à fait juste. M. Biden a ignoré Tesla à tout bout de champ et a faussement déclaré au public que GM était le leader de l’industrie des voitures électriques, alors qu’en fait Tesla a produit plus de 300.000 véhicules électriques au dernier trimestre et GM 26″, a-t-il déclaré.

« C’en est arrivé à un point, hilarant, où personne dans l’administration n’était même autorisé à prononcer le mot ‘Tesla’ ! L’indignation du public et la pression des médias sur cette déclaration l’ont forcé à admettre que Tesla est en fait le leader de l’industrie des véhicules électriques. Je n’appellerais pas exactement cela un éloge », a-t-il ajouté.

« Sinon, je n’ai rien contre Biden, si ce n’est une inquiétude générale concernant l’augmentation du déficit, qui s’applique à n’importe quel président, et j’ai activement soutenu l’élection d’Obama et de Biden », a conclu Elon Musk.

La Maison Blanche s’explique

Dans un autre courriel transmis au média américain, la Maison Blanche a reconnu que « Tesla a fait des choses extraordinaires pour les véhicules électriques et c’est en grande partie la raison pour laquelle toute l’industrie sait maintenant que les VE sont l’avenir ».

Le représentant de l’administration Biden a toutefois précisé que « Tesla a également grandement bénéficié des crédits d’impôt pour VE passés, mais malheureusement, leur PDG a suggéré une opposition aux nouveaux crédits d’impôt pour VE ».

En coulisse, il apparaît aussi que les (parfois très virulentes) critiques de Musk à l’égard du président ont été très mal reçues. Son attitude offensive n’aurait rien arrangé à la situation, ce qui explique le fait que la Maison Blanche ne compte toujours pas l’accueillir dans ses murs.

Parmi les points de dissonance entre les deux parties, il y a aussi le fait que Tesla ne dispose d’aucun travailleur syndiqué aux Etats-Unis. L’administration Biden n’apprécierait pas cela du tout et privilégierait donc des entreprises comme GM ou Ford.

Dans l’entourage de Biden, certains lui conseilleraient toutefois d’enterrer la hache de guerre au vu de l’influence croissante (c’est un euphémisme) que gagne Musk sur l’économie et la société américaine. Notamment, en plus de Tesla, via sa Boring Company, occupée à creuser sous les grandes villes pour y créer des tunnels réservés à ses voitures.

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