Pfizer a tout prévu. Son vaccin n’est pas (ou peu) efficace contre Omicron ? Sa pilule fonctionnera

Depuis la fin de la semaine dernière et l’identification d’un nouveau variant né en Afrique du Sud, le monde retient son souffle. Si on ne sait pas encore s’il entraîne des formes plus graves de la maladie, on constate qu’il est en tout cas très contagieux. Le patron de Pfizer, lui, ne se fait pas trop de souci.

Tant Pfizer que Moderna et Johnson & Johnson ont déjà annoncé s’être lancés sur la conception d’une nouvelle version de leur vaccin anti-Covid afin de le rendre efficace contre le variant Omicron. Une mesure préventive, dans la mesure où on ne sait pas encore si les formules actuelles fonctionnent ou non.

« Je ne pense pas que le résultat sera que les vaccins ne protègent pas », a expliqué Albert Bourla, le patron de Pfizer, sur la chaîne américain CNBC. « Je pense que le résultat pourrait être, ce que nous ne savons pas encore, que les vaccins protègent moins. »

Dans la foulée, il a voulu rassurer le monde: il faudra moins de 100 jours pour trouver la nouvelle formule magique. C’est d’ailleurs ce qui se trouve dans une clause d’un contrat signé entre Pfizer/BioNTech et la Commission européenne l’été dernier, où les sociétés se sont engagées à être capables d’adapter leur vaccin dans les 100 jours au cas où un nouveau variant rendrait leur précédente version inefficace.

« Nous avons clairement indiqué à plusieurs reprises que nous serions en mesure de disposer du vaccin en moins de 100 jours », a confirmé M. Bourla. Il a aussi fait remarquer que Pfizer a pu créer rapidement des vaccins pour les variants Bêta et Delta, bien qu’ils n’aient finalement pas été utilisés car les vaccins originaux sont restés efficaces.

Optimiste pour la pilule

Il est donc possible qu’il faille attendre environ trois mois avant que Pfizer (et probablement les autres) ne développent un vaccin efficace contre Omicron. Ce qui, en soi, reste un délais relativement court. Et, selon Albert Bourla, il y a une autre raison de garder le moral: « sa » pilule contre le Covid resterait, elle, bien efficace face au nouveau variant.

« La bonne nouvelle en ce qui concerne notre traitement, c’est qu’il a été conçu en tenant compte du fait que la plupart des mutations se produisent dans les spikes », a-t-il indiqué. « Cela me donne donc un très haut niveau de confiance dans le fait que le traitement ne sera pas affecté: notre traitement oral ne sera pas affecté par ce virus (sic). »

Si, par malheur, Omicron (ou un autre futur variant) donnait finalement du fil à retordre à la pilule, il n’y aurait, là non plus, pas trop de raisons de paniquer. « Je suis très, très confiant que ce médicament fonctionne pour toutes les mutations connues, y compris le variant Omicron. Mais nous travaillons sur d’autres médicaments pour le cas éventuel où une résistance serait développée », a-t-il affirmé.

En Europe, l’Agence européenne des médicaments (AEM) a entamé l’examen de ce traitement, nommé Paxlovid, à la mi-novembre. Le médicament attend également une approbation du côté des Etats-Unis. Lors d’un essai clinique mené auprès de personnes âgées de 18 ans et plus, Pfizer a constaté que la pilule réduit de 89% les hospitalisations et les décès lorsqu’elle est prise avec un médicament anti-VIH (le Ritonavir) largement utilisé dans les trois jours suivant le début des symptômes.

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