Les pilules de Pfizer et de Merck vont-elles nous sortir définitivement des restrictions sanitaires ?

L’ère des pilules est ouverte. Nous disposons d’une arme de plus pour lutter contre cette pandémie qui nous colle aux basques. À en croire les communiqués très optimistes de deux entreprises, les pilules de Merck et surtout de Pfizer sont très efficaces contre les décès et les hospitalisations. De quoi nous permettre de vivre avec un virus qui deviendra endémique ?

La pilule de Merck

  • Merck prend sa revanche. Après avoir raté le train des vaccins en collaboration avec l’Institut Pasteur, l’entreprise allemande est la première à mettre sur le marché une pilule efficace et simple d’utilisation contre le Covid-19.
  • Pour l’heure, tous les traitements sont lourds et souvent coûteux, nécessitant une injection ou une perfusion, ce qui oblige les patients à rester à l’hôpital.
  • Alors qu’elle fait en ce moment l’objet d’une vérification par la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis et de l’Agence européenne des médicaments (EMA), la pilule de Merck vient de franchir ce stade au Royaume-Uni où elle pourrait bientôt être prescrite par les médecins.
  • Le molnupiravir de Merck est efficace à 50% contre les hospitalisations. Il fonctionne comme un antiviral traditionnel, en empêchant la capacité du SARS-cov-2 à se multiplier dans l’organisme.
  • Merck a testé le médicament sur tous les groupes cibles au-dessus de 18 ans, à l’exception des femmes enceintes.
  • L’entreprise allemande autorisera d’autres pays à produire sa pilule, ce qui devrait augmenter considérablement sa quantité sur le marché et donc baisser son coût. Y compris dans les pays les plus pauvres.

La pilule de Pfizer

  • La pilule de Pfizer se montre encore plus efficace: elle réduit de 89% le risque de décès et d’hospitalisation chez les adultes à risques. Mais la pilule n’a pas encore fait l’objet d’un examen par les régulateurs. La FDA devrait disposer des données avant Thanksgiving (25 novembre), a promis le PDG Albert Bourla.
  • La pilule de Pfizer fonctionne elle aussi comme un antiviral classique.

Pourquoi ces pilules ne remplaceront pas les vaccins

  • Tant Merck que Pfizer l’affirment: ces traitements seront un complément aux vaccins, pas un moyen de substitution. Pour une raison simple: quels que soient les antiviraux développés, les virus tenteront de résister. Il faut donc empêcher le Covid-19 de se propager, et le vaccin reste le moyen le plus efficace pour le faire.
  • « Il s’agit d’un filet de sécurité », explique le Dr Scott Gottlieb, membre du conseil d’administration de Pfizer. La pilule sera surtout destinée aux personnes faisant face à des risques de symptômes graves.
  • Ces traitements pourraient donc potentiellement sauver des millions de vies, partout dans le monde, même là où le vaccin n’est pas assez présent. Et nous permettre in fine de vivre avec le virus, pour qu’il entre dans sa phase endémique. Et pour progressivement lever toutes les restrictions sanitaires.
  • Néanmoins, le risque de mutation et de résistance du virus demeure. Ce qui pourrait nécessiter quelques adaptations du vaccin (et donc de nouvelles injections) ou du traitement.
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