Non, ralentir les bateaux n’est pas encore suffisant pour réduire leur impact environnemental

Selon le président du conseil de surveillance du groupe Louis Dreyfus Armateurs, les mesures prises pour réduire la vitesse des bateaux ne sont pas suffisantes pour la planète.

Au micro de BFM Business, Philippe Louis-Dreyfus n’a pas caché son mécontentement: il estime nécessaire que les acteurs du secteur maritime européen se penchent désormais sur la façon de limiter leur impact sur l’environnement.

Bien que les ports, les et transporteurs du secteur se creusent la tête pour devenir plus ‘écologiques’, le président de Louis Dreyfus Armateurs ne considère pas que leurs mesures soient assez probantes. Il est désormais temps de joindre le geste à la parole.

‘Une idée simple’

‘Ça fait quand même dix ans que je me bats à la tête des administrations maritimes européennes et mondiales pour que les choses avancent, avec un certain insuccès je dois dire’, a-t-il déploré. ‘Je n’ai pas été trop suivi. Je l’ai été plus récemment depuis un an maintenant grâce (…) au président (Emmanuel) Macron et (à) Élisabeth Borne (Ministre de la Transition écologique) qui ont endossé cette idée que j’ai eue de réduire la vitesse des bateaux qui est une idée simple, que tout le monde peut comprendre comme étant parfaitement de bon sens et efficace le jour où on l’applique.’

‘Tous les autres projets que l’on peut avoir – je dis ‘projets’ parce que rien n’existe encore malheureusement complètement, c’est-à-dire les nouveaux combustibles, l’hydrogène, ou des systèmes complètement différents qui soient des systèmes de taxes sur le carburant ou de droits à polluer – aucune solution n’est parfaite. Mais surtout aucune de ces solutions n’est efficace tout de suite. Seule la réduction de vitesse ou la non-augmentation de la vitesse des navires aura un véritable effet positif sur l’environnement.’

Plus de CO2 que la Belgique

Un rapport de l’ONG ‘Transport & Environment’ indiquait en décembre dernier que le transport maritime de marchandises et de passagers dans l’UE a généré l’émission de près de 139 millions de tonnes de CO2 en 2018. Pour comprendre l’ampleur de cette pollution, la Belgique entière a émis près de 130 millions de tonnes de CO2 la même année…

Afin de joindre lui-même le geste à la parole, le groupe a donc décidé de concevoir un navire ‘armé’ et ‘sophistiqué’ pour faire ‘toute la logistique, la réparation, l’entretien des parcs éoliens’ maritimes, explique le patron du groupe. Ce serait dommage de faire des leçons sans montrer explicitement l’exemple…

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