Il y a un an, Paris et toute une liste de villes touristiques françaises voulaient instaurer un numéro d’enregistrement pour les loueurs d’Airbnb. Succès fort mitigé : la capitale française voit plus de logements proposés sur cette plateforme que pour de vrais baux.
Les grandes villes, en particulier les plus touristiques, légifèrent de plus en plus pour enrayer la spéculation immobilière motivée par les locations via la plateforme Airbnb. Il y a presque un an tout pile, les propriétaires parisiens souhaitant louer sur Airbnb ont dû obligatoirement renseigner un numéro d’enregistrement obtenu auprès de la mairie de la ville. Une mesure qui devait permettre de lutter contre la monopolisation d’un nombre croissant de logements pour des locations éphémères, diminuant ainsi l’offre de logements permanents et nourrissant ainsi l’augmentation de prix déjà élevés. Un an plus tard, visiblement, ça n’a pas aussi bien marché que prévu.
51.000 logements en location rapide
Le site Inside Airbnb, qui répertorie les logements en location sur la capitale française, estime qu’il existerait 51.000 logements listés sur la plateforme pour Paris. Environ la moitié de ceux-ci seraient actifs selon l’observateur du marché Airdna, ce qui signifie qu’ils ont été loués au moins une fois durant le dernier mois, précise BFM Business.
Selon une enquête de BFM TV, le nombre de logements à pourvoir en location « normale » dans la capitale française se chiffre entre 16 et 18.000 habitations, environ. Soit bien moins que l’offre proposée sur la plateforme participative.
En 2017, l’Apur, l’Atelier parisien d’urbanisme, constatait qu’il existait 56.000 annonces à Paris. On peut donc avancer que la politique plus restrictive de la ville a eu quelques effets. D’autres villes ont d’ailleurs mis en place cet enregistrement : Nice, Tours, Bordeaux, Lyon, Toulouse, Annecy, Aix-en-Provence, Cannes, Biarritz et vingt-trois autres communes du Pays basque.
Succès en Europe, fiasco en Chine
Le Covid, lui, n’aurait eu qu’un impact limité. Dans une étude datant d’octobre dernier, l’Apur constatait qu’en un an, entre février 2020 et février 2021, le nombre d’annonces proposées sur le site d’Airbnb a diminué de 2% à Paris. Ces faibles baisses à Paris et dans les villes françaises montrent que la plupart des loueurs ne retirent pas leur(s) annonce(s) du site malgré une activité réduite.
En Europe, de manière générale, Airbnb ne connait pas la crise malgré quelques démêlées avec les autorités des grandes villes. C’est moins vrai ailleurs : la plateforme californienne s’est récemment retirée de Chine, un marché gigantesque, mais qui s’est avéré peu rentable, la population y favorisant des applications nationales.