L’État islamique a trouvé son nouveau leader, l’un des fondateurs du groupe terroriste

L’émir Mohammed Abdul Rahman al-Mawli Al-Salbi a été confirmé comme le nouveau chef de l’État islamique, selon les responsables de deux services de renseignement. Il serait l’un des membres fondateurs du groupe terroriste.

C’est le Guardian qui l’affirme: Mohammed Abdul Rahman Al-Mawli Al-Salbi est désormais à la tête du groupe terroriste État islamique, place laissée vacante après la mort d’Abu Bakr al-Baghdadi en octobre dernier. Al-Salbi aurait été nommé leader quelques heures seulement après le raid meurtrier sur l’ancien chef.

Il aura fallu plusieurs mois pour que les services de renseignement débusquent ce nom avec certitude: les espions régionaux et occidentaux ont d’abord brossé un tableau plus complet d’Al-Salbi et l’ont finalement placé au centre du processus décisionnel du groupe terroriste. Sans réelle surprise, le nouveau leader présente le même profil que son prédécesseur, un vétéran endurci dont la loyauté envers l’État islamique semble inflexible.

En soutien du génocide des Yézidis

Né dans une famille turkmène irakienne dans la ville de Tal Afar, Al-Salbi est l’un des rares ‘non-Arabes’ parmi les dirigeants du groupe extrémiste. Il aurait grimpé progressivement les échelons grâce à son instruction islamique, titulaire d’un diplôme en droit de la charia de l’université de Mossoul. En 2004, il est détenu par les forces américaines dans la prison de Camp Bucca, dans le sud de l’Irak. C’est là qu’il aurait rencontré son futur chef, Al-Baghdadi.

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Al-Salbi possède un passif sanglant, puisque ses décisions religieuses ont notamment soutenu le génocide des Yézidis en 2015 et ont contribué à vider les plaines de Sinjar dans le nord de l’Irak en 2014, quand l’État islamique était à son paroxysme meurtrier. De nombreux habitants chrétiens et yézidis avaient alors fui vers la Turquie et le Kurdistan irakien de peur d’être tués ou réduits en esclavage par les jihadistes. Mais Al-Salbi a dirigé des opérations dans le monde entier.

Mossoul, refuge des chefs restants

Les services de renseignement cités par The Guardian estiment qu’il est peu probable qu’Al-Salbi ait suivi Al-Baghdadi jusqu’à la province d’Idleb, où son leader a trouvé la mort en actionnant une ceinture explosive. Il aurait alors préféré rester dans une petite ville à l’ouest de Mossoul, en Irak. Mossoul qui est connue pour avoir été un ‘refuge’ pour ce qui reste des chefs et de la base du groupe extrémiste, ‘qui tentent de se fondre au sein de communautés qui se construisent progressivement après cinq ans de guerre et de dislocation.’

De l’autre côté de la frontière, en Syrie, les autorités luttent toujours pour contenir la plus grande menace résiduelle laissée par le groupe terroriste: deux grands centres de détention mis en place pour héberger les membres du groupe et leurs familles qui y ont fui comme dernier espoir.

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