Les menaces d’Ursula von der Leyen ne fonctionnent pas: la Belgique rejoint le camp des opposants au plan de réduction de 15% de la consommation

La solidarité européenne atteint-elle ses limites ? Certains pays ne veulent pas se voir contraints par la Commission de réduire leur consommation et avancent des arguments. La Belgique a rejoint ce groupe d’opposants, apprend L’Echo.

« La solidarité énergétique est un principe fondamental de l’UE », a rappelé Mme Von der Leyen ce lundi, en marge d’un Sommet européen décisif cette semaine. Les 27 vont y discuter du plan de la Commission de réduction de 15% de la consommation d’énergie.

Contraignant, en cas de pénurie, ce plan vise à faire face aux éventuelles réductions de livraison de gaz russe, voire à une coupure totale de la part du Kremlin. Encore hier, Gazprom a annoncé que son gazoduc Nord Stream 1 ne fonctionnera qu’à 20% de ses capacités, en attendant la fameuse turbine en route vers la Russie en vue de son remplacement.

Problème: 12 États membres dépendent peu du gaz russe. Chacun avance ses arguments. L’Espagne et le Portugal ont été les premiers à s’opposer au plan de la Commission et surtout à son caractère contraignant. Ces deux pays sont peu intégrés au réseau énergétique européen et vont chercher leur gaz plus près de chez eux, en Algérie. Concrètement, expliquaient les deux ministres de l’Énergie la semaine dernière, moins de consommation chez eux ne signifie pas plus d’énergie disponible en Allemagne. Ils ont été rejoints par l’Italie et la Grèce, notamment. La Hongrie a carrément décidé de faire cavalier seul, en négociant directement avec Moscou.

La Belgique rejoint le camp des opposants au plan

La Belgique fait désormais partie du club, apprend L’Echo, par voie diplomatique. Notre pays cherche comme les autres opposants une exemption sur le caractère contraignant du plan. Parce que la Belgique estime que ses capacités d’exportation sont au maximum. Comprendre: si la Belgique se décidait à consommer moins, elle ne pourrait de toute façon pas exporter cette énergie supplémentaire. En effet, les terminaux GNL de Zeebruges fonctionnent à pleine capacité.

Un manque de solidarité ? La Belgique dépend peu des énergies fossiles de la Russie, mais notre ministre de l’Énergie, Tinne Van Der Straeten s’est récemment engagée, dans le cadre de son plan hiver, à soutenir les pays voisins si ces derniers venaient à manquer d’énergie.

« Une solidarité » qui s’est concrétisé la semaine dernière à Londres qui a évité de peu le blackout, moyennant 11.460 euros, le mégawattheure. 5.000% plus élevé que le prix normal. Un prix qui s’explique par le caractère urgent de la situation et par la demande tardive du Royaume-Uni.

Quoi qu’il en soit, le manque de solidarité des pays du sud de l’Europe pourrait être assez mal vécu par l’Allemagne. Elle qui a souvent montré l’exemple et leur a tendu la main, il n’y a pas si longtemps, durant la crise de la dette. Tout le monde devrait pourtant savoir qu’une Allemagne en récession est un danger pour toute l’Europe.

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