Les fortes pluies et les inondations comme celles de la semaine dernière seront 14 fois plus fréquentes dans notre région d’ici la fin du siècle

Les inondations catastrophiques deviendront beaucoup plus fréquentes dans notre partie de l’Europe en raison du réchauffement climatique. Les modèles informatiques suggèrent que les « tempêtes lentes » seront 14 fois plus fréquentes d’ici la fin du siècle. Plus une tempête se déplace lentement, plus elle déverse de pluie sur une petite zone et plus les risques d’inondations graves sont élevés.

Pourquoi est-ce important ?

L'étude montre que si les précipitations s'intensifient avec le réchauffement de la planète, on peut également s'attendre à une forte augmentation des tempêtes à faible vitesse. Cet aspect est particulièrement important après les récentes inondations aux Pays-Bas, en Allemagne et en Belgique, qui ont mis en évidence leurs effets dévastateurs.

Les chercheurs savaient déjà que la hausse des températures de l’air résultant de la crise climatique fait que l’atmosphère retient davantage d’humidité, ce qui entraîne des averses plus extrêmes. Toutefois, cette nouvelle analyse est la première à évaluer le rôle des tempêtes lentes dans l’apparition d’averses extrêmes en Europe.

Les tempêtes prévues dans la nouvelle étude se déplacent encore plus lentement que celles qui ont arrosé la Belgique, l’Allemagne, les Pays-Bas et d’autres pays au cours de la semaine écoulée et entraîneraient donc des précipitations et des inondations encore plus extrêmes.

En raison du temps plus chaud au pôle Nord

Les scientifiques pensent que le réchauffement rapide de l’Arctique pourrait être la cause du ralentissement des systèmes météorologiques. Aux pôles, les températures augmentent deux à trois fois plus vite qu’à l’équateur. Cela affaiblit le jet stream sur notre partie de l’Europe. En été et en automne, l’affaiblissement du jet stream a un effet domino, provoquant des tempêtes de pluie qui se déplacent plus lentement. Le phénomène a également été lié à des vagues de chaleur dévastatrices en Russie et à des inondations au Pakistan.

L’étude a révélé que c’est en été que l’on observe la plus forte augmentation des tempêtes terrestres à déplacement lent. L’impact modélisé s’étend également aux régions nordiques plus froides de l’Europe, y compris la Scandinavie.

L’intensité et l’ampleur des récentes inondations en Europe occidentale, qui ont tué plus de 180 personnes, ont choqué les climatologues, qui ne s’attendaient pas à ce que des records soient battus aussi rapidement sur une zone aussi vaste.

Même si nous réduisons les émissions

L’étude, publiée dans la revue Geophysical Research Letters, a utilisé des modèles informatiques d’une résolution de 2 kilomètres, comme ceux utilisés pour les prévisions météorologiques à court terme. Les scientifiques ont évalué l’évolution des tempêtes lentes dans un scénario où les émissions de carbone ne seraient pas réduites et continueraient à augmenter.

Cette analyse est l’une des premières à modéliser le climat de toute l’Europe à une si petite résolution. L’équipe espère étudier les tempêtes lentes dans d’autres scénarios où les émissions sont réduites à l’avenir, mais s’attend à ce que la fréquence de ces tempêtes continue néanmoins à augmenter.

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