Les experts boursiers mettent en garde contre une fin d’année agitée

Les indices boursiers européens et américains ont perdu un peu de terrain la semaine dernière. La raison principale en est l’incertitude concernant le variant Omicron de coronavirus. De nombreux pays, dont la Belgique, ont renforcé leurs mesures. Les investisseurs craignent qu’un tel durcissement ne compromette la reprise économique après les précédentes périodes de confinement.

Le 26 novembre a été l’une des pires journées boursières de l’année. Ce jour-là, les indices mondiaux ont plongé à la suite d’un rapport de l’Organisation mondiale de la santé faisant état d’un nouveau variant du coronavirus qui pourrait être plus contagieux que la variant Delta. Ce variant a été baptisé Omicron.

Les bourses dans le rouge

En début de semaine, il semblait que les bourses s’étaient remises de l’annonce de ce nouveau variant, mais mardi, la tendance à la baisse s’est poursuivie. Depuis jeudi, juste avant la vague de ventes en bourse, le Bel20 est en baisse de 5,7 %. L’Eurostoxx50 a perdu 5 % au cours de la même période.

Les indices américains font également moins bien qu’il y a une semaine. Si nous faisons la comparaison avec le mercredi (24 novembre) car la bourse américaine était fermée le jeudi à l’occasion de Thanksgiving, le Dow Jones a perdu 3,4 % et le S&P500 3,5 %. Le Nasdaq a perdu 4,8 %.

Divers analystes prévoient que les investisseurs devront faire face à un mois boursier agité. Ryan Kelley, responsable des investissements chez le gestionnaire d’actifs Hennessy Funds, est convaincu que décembre sera un mois charnière. « Il y a encore beaucoup d’incertitudes. Décembre est un mois qui nous prépare à ce que la nouvelle année nous apportera », déclare-t-il dans une interview accordée à Forbes.

« Nous pouvons dire avec certitude que les investisseurs ne sont pas fans de l’incertitude », note Michael Sheldon, directeur des investissements chez le gestionnaire d’actifs RDM Financial Group, dans la même interview. « Malheureusement, il faudra peut-être attendre plusieurs jours avant d’en savoir plus sur ce nouveau variant et sur ce qu’il peut signifier pour l’économie et les marchés. »

« Comme d’habitude, les changements sont rapides lorsqu’il y a un nouveau variant », a déclaré M. Kelley. Les économies mondiales sont encore en phase de réouverture, et Omicron pourrait être un revers qui exacerbe les problèmes de la chaîne d’approvisionnement existants, ajoute-t-il. « Il ne faut pas le sous-estimer. »

L’inflation joue des tours aux investisseurs

L’inflation élevée joue également des tours aux investisseurs. Elle oblige les banques centrales à resserrer leur politique. Cela se traduira par des taux d’intérêt plus élevés et des dettes plus coûteuses pour les entreprises. Elles peuvent donc verser moins de capital aux actionnaires. En outre, les investissements à revenu fixe deviendront plus intéressants avec des politiques monétaires plus strictes. En ce moment, il y a une TINA (there is no alternative) sur les marchés financiers. Ceux qui recherchent des rendements plus élevés doivent investir, et de préférence dans des actions.

La Réserve fédérale a « mis de l’huile sur le feu » en déclarant qu’elle n’utiliserait plus les termes « inflation temporaire ». « Pour les investisseurs, cela signifie le début d’un effondrement long et sans précédent des marchés boursiers. Dire au revoir à cette fête boursière n’est pas facile. Les tentations sont grandes, la chair est faible », écrit Ellen Vermogen, journaliste à De Tijd, dans une chronique.

Elle note que les indices américains donnent une image déformée de la réalité. « Sur les 3 000 actions ordinaires de la Bourse de New York, quelque 500 ont subi une chute de 25 % ou plus au cours du mois dernier », explique-t-elle. « Seulement, on ne voit pas ça dans les indices car aujourd’hui, ils sont une copie conforme des méga-caps. Les cinq plus grandes entreprises représentent environ un cinquième de l’indice S&P500. Tant qu’ils tiennent le coup, il n’y a pas de problème. »

« Si la liquidation de l’indice se propage aux endroits les plus élevées du marché boursier – les Tesla, les Facebook et les Apple de ce monde – cela contaminera automatiquement les indices et nous serons dans un scénario potentiellement apocalyptique », prévient-elle.

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