Les États-Unis se sentent autant menacés par l’inflation que par Poutine

Afin d’enrayer la hausse de l’inflation dans leur pays, les États-Unis souhaitent que leurs alliés européens abandonnent l’idée d’un embargo pétrolier contre la Russie. Au lieu de cela, Washington tente de convaincre les Européens de mettre en place une taxe punitive.

Lors du sommet spécial de l’UE des 30 et 31 mai à Bruxelles, la Commission européenne prévoit d’approuver un embargo pétrolier contre la Russie. Les 27 États membres doivent donner leur accord, bien qu’il reste encore de nombreux obstacles à franchir avant d’y parvenir.

Mais lors de sa visite à Bruxelles, la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a tenté de faire changer d’avis les Européens. La raison n’est pas loin à chercher. Si l’Union européenne maintient le pétrole russe hors du marché mondial, cela entraînera des hausses de prix importantes. Ce qui favorisera la poursuite de l’inflation des carburants, qui a déjà atteint 8,3% aux États-Unis en avril.

En guise d’alternative, les États-Unis proposent une taxe punitive sur les fournitures de pétrole russe. L’approvisionnement mondial en pétrole ne serait pas réduit et les clients européens se tourneraient vers des alternatives telles que le GNL. La Russie n’aurait guère d’autre choix que de baisser les prix. Elle devrait donc supporter elle-même la majeure partie du coût du tarif afin de rester compétitive sur le marché mondial.

L’idée d’un plafonnement des prix des importations d’énergie russe rencontre déjà une certaine résistance en Allemagne. Nos voisins estiment qu’une telle mesure ne pourrait fonctionner que si elle était appliquée de manière globale. Mais des pays comme la Chine et l’Inde ne sont pas intéressés, car elles ont justement pu acheter du pétrole russe à des prix fortement réduits ces derniers mois.

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