Les cultures boostées aux gènes humains ont un rendement plus important et sont plus robustes

Ce type de culture pourrait être une solution contre l’insécurité alimentaire à l’échelle mondiale, mais pourrait également résister à la sècheresse, ainsi qu’à d’autres conditions climatiques peu propices aux cultures.

Pourquoi est-ce important ?

Mieux comprendre les différents éléments qui entrent en jeu dans la pousse des plants pourrait nous aider à mieux les contrôler, selon les chercheurs. On pourrait ainsi faire en sorte de rendre les graminées plus résistantes, de les faire pousser malgré les sècheresse ou encore de booster les racines des arbres, afin qu’ils résistent mieux lors de fortes tempêtes.

Bien que l’Homme gaspille chaque année plus d’1,3 milliard de tonnes d’aliments, la famine et l’insécurité alimentaire touchent encore aujourd’hui une part importante de la population. Outre la nécessité de changer nos habitudes de consommation, la science pourrait apporter une solution à ces problèmes. Une équipe de chercheurs des universités de Chicago, Pékin et Guizhou sont en effet parvenus à augmenter le rendement des cultures de riz et de pomme de terre de 50% en y incorporant des gènes humains.

Désinhiber les signaux qui limitent la croissance

Il n’est pas question ici de faire pousser des plants à l’aide d’engrais d’origine humaine, mais bien de modifier les plants en y ajoutant des gènes humains. Dans leur rapport publié sur le site Nature Biotechnology, les chercheurs expliquent avoir intégré des enzymes FTO d’origine humaine aux plants de riz et de pomme de terre pour en accroitre le rendement. Chez l’Homme, cette enzyme joue un rôle de régulateur vis-à-vis de la production de protéines associées à la croissance cellulaire – mais aussi parfois à l’obésité. Chez les plantes, ce gène semble désactiver les signaux qui leur indiquent de réduire leur croissance.  

« Les plants de riz [modifiés] ont produit trois fois plus de riz dans des conditions de laboratoire »», ont indiqué les scientifiques dans leur rapport. Lors des tests sur le terrain, « les plants ont augmenté de 50 % en masse et ont donné 50 % de riz en plus. Ils ont développé des racines plus longues, ont effectué une photosynthèse plus efficace et ont mieux résisté au stress de la sécheresse ». Plus encore, cette solution semble fonctionner avec n’importe quel type de plants. Les chercheurs ont en effet réalisé des tests sur diverses cultures et les résultats furent particulièrement probants, d’autant plus que la modification à réaliser est « très simple à faire ».

Dompter les plants

Bien que les premiers résultats de la recherche soient prometteurs, il reste encore beaucoup de chemin à faire pour exploiter cette idée à grande échelle. Les chercheurs espèrent pouvoir exploiter les gènes de régulation des plants eux-mêmes plutôt que d’intégrer des gènes d’origine animale pour accroitre leur rendement. Ils ambitionnent également d’aller plus loin et de pouvoir contrôler les paramètres des plants liés à leur pousse.

« Peut-être pourrions-nous créer des graminées dans des zones menacées qui peuvent résister à la sècheresse. Peut-être pourrions-nous apprendre à un arbre du Midwest à pousser des racines plus longues, afin qu’il soit moins susceptible de tomber lors de fortes tempêtes. Il y a tellement d’applications potentielles », s’est enthousiasmé le professeur Chuan He de l’Université de Chicago qui a dirigé la recherche.

Les chercheurs voient également dans cette étude une solution pour continuer de nourrir l’Homme, malgré le réchauffement climatique, mais aussi de produire plus de bois et de plantes médicinales.

Pour aller plus loin:

Plus