Les criminels usent et abusent de la crise du coronavirus pour blanchir l’argent de la drogue

La crise du coronavirus semble une très bonne occasion pour les organisations criminelles d’injecter l’argent du commerce de la drogue dans l’économie traditionnelle. La cellule anti-blanchiment belge met en garde les secteurs concernés.

L’unité de traitement de l’information financière (CFI) s’attend à ce que les organisations criminelles abusent de la crise pour blanchir de l’argent noir, a déclaré le porte-parole Kris Meskens dans L’Echo et De Tijd. La cellule a prévenu les banques, les courtiers et tout autre secteur qui ont l’obligation de prévenir les autorités d’une transaction suspecte.

Mesken : ‘Notre postulat de départ est que les entreprises en difficulté sont plus enclines à accepter de l’argent sale qu’auparavant. Et cela peut se faire par toute sorte de techniques de blanchiment d’argent, que ce soit via le système bancaire traditionnel, le financement participatif ou d’autres nouvelles méthodes virtuelles pour lever des fonds.’

Commerce et horeca

Diverses entreprises de la restauration et du commerce ont du mal à survivre à la crise, elles sont donc plus sujettes à une prise de contrôle de la part du secteur criminel. En outre, un chiffre important en cash pour ces entreprises peut être vu comme un ‘rattrapage’ de la part des clients et ne sera donc pas repris pour une analyse critique. L’incertitude économique peut aussi entrainer une baisse du prix de l’immobilier, offrant des opportunités de blanchiments d’argent.

Les organisations criminelles pourraient se servir de ces entreprises ordinaires qui ont besoin d’argent pour pouvoir blanchir les montants de leurs crimes par le biais de ‘mécanisme d’indemnisation’. Il s’agit d’une technique de blanchiment d’argent qui permet de transférer de l’argent provenant d’activités criminelles — telles que le trafic de drogue — vers des entreprises qui ont besoin d’argent en noir, y compris pour payer le travail non déclaré. L’argent qui passe de main en main est compensé par des virements bancaires, souvent à l’étranger, et adossés à de fausses factures.

En cash

C’est principalement l’argent de la drogue qui menace de se retrouver dans notre économie traditionnelle. ‘Les organisations criminelles actives dans le commerce de la drogue auront accès à de très grandes sommes d’argent, encore plus importantes que d’habitude. Lors de la reprise de la vie économique et sociale, ils seront prêts à transférer ces fonds dans le système financier’, prévient la CFI.

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