Le retour des offres d’emploi en nombre est attendu pour début 2021, sauf dans l’horeca et le tourisme

Les employeurs annoncent des prévisions d’embauche positives pour le premier trimestre 2021, selon le baromètre trimestriel de ManpowerGroup publié mardi. Mais la pandémie de coronavirus devrait continuer d’affecter les décisions des employeurs, puisque moins d’un tiers d’entre eux (27%) s’attend à un retour à la normale dans l’année.

En Belgique, 13% des 406 employeurs sondés fin octobre prévoient de renforcer leurs effectifs d’ici la fin du mois de mars 2021, tandis que 7% d’entre eux prévoient de les réduire. 73% des employeurs interrogés n’anticipent aucun changement.

Après correction des variations saisonnières, la prévision nette d’emploi – ou le différentiel entre le pourcentage d’employeurs prévoyant des embauches et le pourcentage de ceux prévoyant des licenciements – atteint la valeur de +6%. C’est une hausse de 5 points par rapport au trimestre précédent, mais il s’agit encore d’un recul de 6 points par rapport au 4e trimestre 2019.

Si elles se confirment, ces prévisions ‘permettraient d’entrevoir des signes tangibles de reprise’, estime Philippe Lacroix, Managing Director de ManpowerGroup BeLux.

Les intentions de recrutement sont positives dans les trois régions du pays, avec une prévision nette d’emploi de +8% en Wallonie, +5% en Flandre et +2% à Bruxelles. Par rapport au 4e trimestre 2020, c’est une hausse de 6 et 5 points en Flandre et en Wallonie, mais une baisse de 5 points à Bruxelles.

L’horeca et les agences de voyages restent à part

Les prévisions de ManpowerGroup sont cependant contrastées en fonction des secteurs. Les employeurs des services publics, de la santé, de l’éducation et du transport et logistique anticipent l’activité de recrutement la plus forte. A l’inverse, la situation reste préoccupante dans l’horeca ou le secteur des voyages.

‘La gestion des compétences devra être la priorité numéro une sur le marché de l’emploi en 2021 afin de faciliter les transitions d’un secteur vers un autre et de développer l’employabilité des individus dans un contexte qui restera incertain’, commente Philippe Lacroix.

Les employeurs témoignent par ailleurs d’une prise de conscience accrue de la longueur de la crise. Ils sont ainsi moins d’un tiers (27%) à prévoir un retour dans les 12 mois au niveau de recrutement de l’avant-Covid-19. Ils étaient 58% lors du trimestre précédent et 72% au début de la crise.

Vaccin, salaire et bien-être au travail

L’annonce de l’arrivée d’un vaccin est intervenue après le sondage de ManpowerGroup, le pessimisme des employeurs peut donc être relativisé. C’est d’ailleurs ce que montre une enquête réalisée par le site d’offres d’emploi Indeed. Selon l’étude, 42% des entreprises belge prévoient de recruter au moins autant, voire plus de travailleurs d’ici 2021, par rapport à la période qui a précédé la crise sanitaire. C’est davantage que les employeurs sondés aux Pays-Bas (38%), en Allemagne (36%) et en France (35%).

Les travailleurs belges, en revanche, se montrent nettement moins optimistes que les employeurs puisque à peine un quart d’entre eux se montre optimiste par rapport au marché du travail en 2021. Quatre travailleurs belges sur 10 sont même prêts à abandonner une partie de leur package salarial pour s’assurer une sécurité de l’emploi.

Employeurs et travailleurs sont par contre davantage sur la même longueur d’onde concernant le lieu de travail en 2021 et accordent une attention particulière à l’hygiène, à la santé et à la sécurité. Le bien-être et la santé mentale au travail sont également jugés importants, tout comme la flexibilité dans le travail. L’enquête a été menée auprès de 17.500 personnes dans 14 pays, dont 1.000 travailleurs et 250 employeurs en Belgique.

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