Le Mexique ne sait plus quoi faire de son (coûteux) avion présidentiel: il peut désormais être loué pour des fêtes ou des voyages privés

Acheté 386 millions de dollars en 2012, l’engin luxueux est aujourd’hui cloué au sol. Un gouffre financier dont l’État cherche en vain à se débarrasser.

Le Mexique ne sait vraiment plus quoi faire de l’avion présidentiel. Le pays a pourtant tenté de s’en débarrasser, mais la mise en vente n’a pas trouvé de preneur, ni même une loterie, rapporte BFM Business. L’État le met donc désormais en location, via une société militaire.

Billets de la loterie, organisée en 2020. Six millions de tickets étaient mis en vente. crédit: Francisco Guasco/EFE/ISOPIX

Voyages d’affaires, fêtes, anniversaires, enterrements de vie de garçon ou de jeune fille, le Boeing 787 peut s’apprêter à toutes les fantaisies. Il compte 80 places, et notamment une suite présidentielle, avec une chambre à coucher et une salle de bain en marbre. L’engin appartenait au président Enrique Peña Nieto, en fonction de 2012 à 2018.

Voici pour quelques images d’intérieur.

Il est considéré comme un des présidents les moins populaires, et s’est retrouvé dans de nombreux scandales de corruption, dont une affaire d’achat d’une demeure valant sept millions de dollars, via une société que le président, gouverneur local auparavant, contractait souvent. L’acquisition de l’avion (prix d’achat: 386 millions de dollars en 2012) est également fortement critiquée : le nouveau président, Andres Manuel Lopez Obrador, n’hésite pas à la nommer une « insulte au peuple ».

Modèle viable?

La maintenance de l’avion, même s’il n’est pas utilisé et reste cloué au sol – le président actuel veut se doter d’une image d’homme du peuple et voyage en classe économique avec la compagnie nationale, Aeromexico – coûte une fortune.

Pour la location de l’avion, aucun prix n’est encore communiqué, mais la réservation sera sans doute onéreuse. A moins d’avoir un carnet de réservation rempli tous les jours, l’exploitation de cette activité devrait continuer à coûter cher au gouvernement.

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