Suite au faux départ de la campagne de vaccination de l’UE, de plus en plus d’États membres cherchent des alternatives afin d’obtenir des doses en suffisance.
En Italie, la Vénétie a l’intention d’acheter 27 millions de vaccins – a priori conçus par Pfizer – en dehors de la procédure de d’achat commun de l’Union européenne, en passant par des intermédiaires.
La Hongrie est, elle, le premier État membre à avoir commandé le vaccin russe. Une décision prise alors que le Spoutnik V n’a pas encore été approuvé par l’Agence européenne des médicaments (EMA). À présent, c’est au tour de la Croatie de regarder vers l’Est.
‘Nous avons établi des contacts diplomatiques [avec la Russie[’, a déclaré la ministre de la Santé Vili Beros sur la chaîne publique HRT. ‘Cela s’inscrit tout simplement dans le cadre des efforts de notre gouvernement pour fournir un vaccin gratuit à tous les citoyens’.
‘Chacun cherche sa propre voie’
Seuls deux critères sont importants pour le ministre croate : l’efficacité et la sécurité. Selon les médias locaux, il y a deux façons d’obtenir l’approbation :
- La Croatie attend le feu vert de l’EMA, mais commence à stocker le vaccin russe afin d’éviter une ruée des autres États européens une fois l’autorisation délivrée.
- L’approbation par l’autorité de régulation européenne prend trop de temps. Alors, l’agence croate des médicaments (Halmed) se préparera à délivrer elle-même une autorisation d’urgence.
‘Chacun cherche sa propre voie’, a déclaré le ministre Beros. Il n’a pas voulu faire de commentaires sur le nombre de doses que la Croatie prévoit de commander à la Russie. Selon le site d’information hongrois Jutarnji, il s’agirait d’un million d’unités, ce qui permettrait de vacciner un demi-million de Croates.
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La Slovaquie et la République tchèque à l’affût
Euractiv indique que le gouvernement slovaque a également entamé des discussions pour obtenir le vaccin russe. ‘Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas l’utiliser ici. Si nous avions Spoutnik V dès maintenant, des millions de personnes pourraient être vaccinées’, a confié le Premier ministre slovaque Igor Matovič, cité par le média spécialisé dans l’actualité européenne.
Plus tôt, on a appris que le Premier ministre tchèque Andrej Babis était également enclin à stocker des doses du Spoutnik V afin d’avoir une longueur d’avance sur les autres pays européens dans l’hypothèse où l’EMA l’approuve.
La Serbie, pays candidat à l’adhésion à l’UE, administre déjà le vaccin russe, envoyé en masse par Moscou. Le pays pourrait même commencer à produire une partie des doses sur son sol d’ici la fin de l’année.
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Ursula von der Leyen s’interroge
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a quant à elle remis en question la bienveillance russe affichée via cette ‘diplomatie du vaccin’.
‘Nous nous demandons toujours pourquoi la Russie offre des millions et des millions de doses – en théorie ! – alors qu’elle ne fait pas suffisamment de progrès dans la vaccination de sa propre population’, a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse mercredi.
Pour l’instant, il n’est pas prévu d’inclure Spoutnik V dans le processus d’achat commun de vaccins de l’UE.