Alors que l’activité mondiale reprend après la pandémie de coronavirus – qui n’a pas forcément dit son dernier mot –, le monde doit faire face à un nouveau problème : une crise énergétique qui entraine une hausse des prix du gaz et de l’électricité. Une crise qui pourrait bien se répéter les prochaines années, selon certains analystes.
Les prochaines semaines s’annoncent encore difficiles pour le portefeuille des consommateurs. L’augmentation des prix des énergies fait en effet craindre le pire, alors que l’hiver se profile à peine à l’horizon. Cette nouvelle crise s’explique par plusieurs éléments, notamment par la reprise des activités économiques mondiales post-covid qui a fait exploser la demande en gaz et en électricité, mais aussi par les stocks particulièrement bas – suite à une météo peu clémente – des pays qui se sont tournés vers les énergies renouvelables. Pour pallier cela, de nombreux États ont augmenté leur demande en gaz naturel, mettant sous pression les producteurs. D’autres ont privilégié des solutions plus archaïques – et polluantes –, mais moins coûteuses : le charbon. Une situation qui pourrait se reproduire les prochaines années, selon certains experts.
Une crise gazière annuelle
« Ce sera une crise qui se reproduira au cours des trois ou quatre prochaines années – simplement parce que nous n’aurons pas beaucoup de nouveaux approvisionnements en gaz naturel sur le marché au cours de cette période », a indiqué Richard Gorry, directeur général de JBC Energy Asia, à CNBC. « D’ici 2025, la situation pourrait changer, mais je pense que nous aurons certainement quelques années encore durant lesquelles nous allons être confrontés à des prix de l’énergie élevés », a-t-il ajouté.
Les consommateurs doivent donc s’attendre à payer le prix fort pour se chauffer et s’éclairer au cours des prochaines années, et ce, sans qu’une accalmie ne se manifeste avant 2025, selon Richard Gorry.
Une question d’offre et de demande
Un scénario auquel James Whistler, responsable mondial des dérivés énergétiques de la société de courtage naval Simpson Spence Young, ne croit pas. « Allons-nous être dans une crise énergétique perpétuelle pour les trois prochaines années ? Absolument pas », a-t-il ainsi déclaré à CNBC.
Un avis que partage le responsable de la stratégie énergétique chez Citi Research, Anthony Yuen. Selon lui, l’offre de gaz devrait croitre au cours des années à venir, de sorte qu’elle sera en mesure de répondre à la demande. Les principaux exportateurs de gaz naturel liquéfié en Europe, en Russie et en Chine ont en effet des projets pour accroitre leur productivité.
Sur le court terme, il estime que la hausse des prix du gaz et de l’électricité pourrait atteindre un tel niveau que la croissance de la demande pourrait ralentir. On peut donc espérer une baisse des prix de l’énergie, une fois que l’hiver sera passé. La situation devrait rester relativement stable l’année prochaine puisque la confluence de facteurs ayant mené à la crise actuelle ne sera plus d’actualité, bien qu’il ne soit pas exclu que des mauvaises conditions météorologiques entrainant une baisse des stocks et donc, une augmentation des prix de l’électricité.
Une prévision que ne partage pas Richard Gorry. Selon lui, tant que la production de gaz naturel n’aura pas explosé et surpassé la demande, on peut s’attendre à ce que les prix du gaz et de l’électricité soient élevés au cours des prochaines années. À l’horizon 2025, lorsque les nouveaux terminaux d’exportation de gaz naturel liquéfié pourront tourner à pleine capacité, l’offre sera en mesure de dépasser la demande. Les prix seront donc à nouveau normaux, voire bas.