La Chine cherche son rival national de Tesla à coup de milliards, mais…

En investissant des milliards d’euros dans l’automobile électrique et cherchant à construire son entreprise nationale qui fera concurrence à Tesla, le gouvernement chinois entend devenir un acteur incontournable du secteur.

Quand la Chine investit dans une idée, elle ne fait pas les choses à moitié. Après des villages transformés en stations de ski, son nouvel éclair de génie réside dans l’automobile. Et pas à n’importe quel prix. On discute ici en milliards d’euros.

C’est bien ce qu’ont versé les investisseurs en capital-risque dans l’industrie croissante des véhicules électriques: des milliards d’euros. Ce secteur, soutenu par le gouvernement chinois, est voué à devenir la poule aux oeufs d’or de l’Empire du Milieu, comme l’explique CNBC. C’est en tout cas ce qu’espère Pékin.

Le plus grand consommateur de véhicules électriques

Tout commence grâce à l’impulsion de Wan Gang, ingénieur chez Audi en Allemagne devenu ministre des Sciences et de la Technologie en Chine. Il a su convaincre le gouvernement de développer des véhicules à énergies nouvelles et la technologie des batteries.

Une véritable opportunité pour Pékin de devenir un leader mondial dans une technologie émergente, conformément à la lutte contre la pollution. Résultat: le gouvernement investit 33,4 milliards de yuans en subventions entre 2009 et 2015, soit 4,3 milliards d’euros. Le pays est ainsi devenu le plus grand consommateur de véhicules électriques au monde, et un leader dans la technologie des batteries.

Premier ralentissement automobile

Les choses vont pourtant mal tourner pour le secteur automobile en Chine. Alors que les ventes y sont en baisse, les subventions à la consommation pour les véhicules à énergies nouvelles seront progressivement éliminées l’an prochain… Et la croissance économique ralentit inlassablement.

Selon Rupert Mitchell, directeur de la stratégie de la société chinoise de voitures électriques WM Motor, les startups ne s’attendaient pas à ce que les subventions durent aussi longtemps. ‘Ce qui ne figurait pas dans les plans, c’est que la Chine connaîtrait son premier ralentissement automobile de l’histoire du pays’, a-t-il déclaré à CNBC fin novembre.

Qui pour concurrencer Tesla?

Tout n’est pourtant pas gris. Certaines jeunes entreprises qui ont profité du boom des véhicules électriques en Chine ont encore foi en la croissance. XPeng, le concurrent chinois de Tesla, vise le seuil de rentabilité dans environ deux ans, et l’entreprise devrait mettre en circulation près de 150.000 véhicules selon son président et vice-président. Soit… dix fois ce que la société a vendu depuis qu’elle a commencé à livrer en décembre dernier son premier véhicule commercial.

WM Motor espère elle atteindre la rentabilité dans les 12 prochains mois, investissant davantage dans le marketing auprès des consommateurs. Mais l’entreprise rassemble actuellement un milliard de dollars pour ‘financer entièrement’ le constructeur automobile jusqu’à son introduction en bourse.

D’autres startups en sont à peine à la mise sur le marché de leurs nouveaux modèles électriques, telles que Aiways, basée à Shanghai et certifiée pour vendre dans l’UE, et GAC Nio, qui doit dévoiler vendredi son premier SUV entièrement électrique sous la marque Hycan. Cependant, les premières Tesla produites en Chine devraient arriver au début de l’année prochaine à un prix inférieur à celui de la Nio… Une concurrence que le gouvernement chinois tente étrangement de balayer: ‘Nous ne pouvons pas dire que nos nouveaux véhicules énergétiques sont les meilleurs, mais nos batteries le sont.’ Il faut bien avouer ses forces et ses faiblesses…

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