Joe Biden planifie la plus forte hausse des impôts depuis des décennies

Les démocrates veulent renflouer l’État – et en particulier son système fiscal – par de nouvelles taxes. Dans les faits, il s’agit plutôt d’un retour « à la normale » qui consiste à annuler autant que faire se peut les largesses de Donald Trump envers les plus riches et les grandes entreprises.

Pourquoi est-ce important ?

Les élections de mi-mandat n'ont pas tourné au naufrage pour le président américain ; malgré la marge de manœuvre plus réduite des démocrates, il ne désespère pas de se lancer dans une ambitieuse réforme fiscale. Objectif assumé : annuler les décisions prises durant l'ère Trump.

L’actualité : les démocrates de la Chambre des représentants des États-Unis ont proposé une nouvelle législation fiscale qui pourrait bien constituer la plus forte hausse des impôts vue par le pays depuis plusieurs décennies. Un nouveau calcul des impôts, supposé plus équitable, était une des grandes promesses de Joe Biden. Dans les faits, cette réforme ne va pas aussi loin que ce qu’espérait le président.

  • Le taux d’imposition maximal sur les plus-values passera de 20 à 25 %. Dans ses promesses de campagne, le président espérait presque le doubler en le portant à 39,6 %.
  • Le taux d’imposition des sociétés passerait de 21 à 26,5% pour les entreprises qui déclarent un revenu supérieur à 5 millions de dollars. Biden espérait 28%.
  • La tranche supérieure de l’impôt sur le revenu passerait de 37 % à 39,6 % pour les ménages gagnant plus de 450.000 dollars par an et les particuliers gagnant plus de 400.000 dollars par an.
  • Une surtaxe supplémentaire de 3 % sur ceux qui gagnent plus de 5 millions de dollars par an est également en préparation.
  • Les démocrates comptent utiliser les recettes de ces nouvelles taxes pour refinancer l’IRS, l’agence du gouvernement fédéral des États-Unis qui collecte l’impôt sur le revenu et des taxes diverses.

Taxer les riches (à nouveau)

L’analyse : De nouvelles taxes qui visent avant tout les plus riches et les grandes entreprises. Et un plan qui vise à démonter les largesses de l’administration Trump, qui avait décidé de nombreuses baisses d’impôts, en particulier les taxes sur les hauts revenus des personnes et des entreprises.

  • C’est ainsi lui qui a fixé l’impôt des sociétés à 20% – il espérait d’ailleurs 15%, mais même son parti n’en a pas voulu – alors qu’il était auparavant de 35%.
  • L’ancien président a voulu aussi ramener le nombre de tranches imposables de sept à trois, tout en réduisant la tranche maximum – celle des plus riches donc – à 35% contre 39,6% auparavant.
  • Plusieurs études ont évalué à 5.800 milliards de dollars sur 10 ans le coût total de ces baisses d’impôts décidées par le président précédent.
  • Les réformes de Biden fixent donc ces nouveaux impôts à des niveaux moins élevés que ceux d’avant l’ère Trump. Et la majorité des Américains ne seront pas concernés par ces nouveaux calculs.
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