« La Réserve fédérale a un peu perdu le contrôle de l’inflation », selon Jamie Dimon

L’inflation américaine reste bien au-dessus de l’objectif de la Réserve fédérale. Selon Jamie Dimon, le PDG du géant bancaire JPMorgan Chase, la banque centrale américaine a perdu une partie de son contrôle sur l’inflation.

Pourquoi est-ce important ?

Comme dans l'Union européenne, l'inflation aux États-Unis, malgré un ralentissement, est toujours élevée. On s'attend donc à ce que les banques centrales continuent à resserrer leur politique monétaire pendant un certain temps, jusqu'à ce que la dépréciation de la monnaie retombe à leur objectif de 2% d'inflation.

Dans l’actualité : Dimon pense qu’il faudra un certain temps avant que la Réserve fédérale ne parvienne à maîtriser l’inflation. « À mon avis, les taux d’intérêt élevés ne prendront pas fin de sitôt », note-t-il dans une interview accordée au site d’information américain CNBC.

  • L’inflation élevée continue également d’inquiéter les responsables de la Fed, selon le compte rendu de la dernière réunion sur les taux d’intérêt. Les participants laissent entendre que de nouvelles hausses de taux d’intérêt seront nécessaires pour faire baisser l’inflation.
  • Pour Dimon, les taux iront « un peu plus au-dessus de 5% de ce que l’on pense actuellement. Ils pourraient atteindre 6% ».
    • À l’heure actuelle, ils se situent dans une fourchette entre 4,5 et 4,75%, après une hausse de 0,25% lors de la dernière réunion.
  • Le taux d’inflation était de 6,4% en janvier. En été l’année dernière, il était de 9,1%.

L’économie américaine résiste

Les détails : Dimon explique que l’économie américaine continue de bien se porter à ce jour. « Les consommateurs continuent de dépenser de l’argent et il y a beaucoup d’emplois. Mais il y a une période difficile à venir. Il y a beaucoup d’incertitude. »

  • Une estimation actualisée du gouvernement américain confirme que l’économie américaine résiste actuellement bien. La croissance du produit intérieur brut américain s’est établie à 2,7% au quatrième trimestre. Ce chiffre est toutefois inférieur à une première estimation.
  • Les stratèges de la banque américaine ont récemment noté que l’impact économique des hausses de taux d’intérêt ne s’est pas encore fait sentir. Selon eux, cela prend généralement un à deux ans.
    • « Ce n’est que lorsque la situation économique se détériorera vraiment, plus que ce que les investisseurs attendent actuellement, que la Fed réduira les taux d’intérêt », estiment les stratèges de JPMorgan.

Remarque : Il est intéressant de noter que Dimon déclare dans l’interview accordée à CNBC qu’il ne craint pas qu’il y aura une récession. C’est un contraste frappant avec ses prévisions d’octobre. Il avait alors déclaré que l’économie américaine entrerait en récession dans les six mois.

(CP)

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