Interrompre la construction du mur entre le Mexique et les États-Unis pourrait dégager une économie de 2,6 milliards de dollars

Le gouvernement américain économiserait environ 2,6 milliards de dollars si Biden mettait fin au projet de construction du mur qui sépare le Mexique des États-Unis. C’est en tout cas ce que révèle le Washington Post sur base d’une estimation fournie par l’US Army Corps.

Cet été, Joe Biden avait déclaré aux journalistes qu’il avait l’intention d’interrompre la construction du mur s’il était élu président. Alors que ce mur compte parmi les programmes les plus coûteux de l’histoire des États-Unis, jusqu’ici, les détails budgétaires n’avaient pas encore été communiqués. 

La semaine dernière, l’US Army Corps a rencontré l’équipe chargée d’effectuer la transition de Joe Biden à la Maison-Blanche pour discuter du mur frontalier. Le journal a réalisé un petit calcul en s’appuyant sur des estimations budgétaires de l’US Army Corps, et les chiffres sont accablants…

D’après l’US Customs and Border Protection, l’administration Trump a reçu environ 15 milliards de dollars pour poser une clôture sur une distance d’environ 1.188 km. D’ici la fin de l’année, près de 725 km de cette distance devraient avoir été construits, incluant la rénovation et le doublement d’anciennes constructions.

De quoi s’agit-il ? En 2016, Donald Trump fait de la construction d’un mur entre le Mexique et les États-Unis l’une de ses principales promesses de campagne. En 25 janvier 2017, il signe un décret citant la construction du mur, ce qui refroidit les relations entre les États-Unis et le Mexique. 

3,3 milliards de dollars

Dans le budget alloué au mur, seul un tiers des 15 milliards de dollars aurait été alloué par le Congrès. Trump aurait ponctionné le reste dans des budgets dédiés à des programmes comme la lutte contre les stupéfiants du ministère de la Défense ou encore, des sommes destinées aux constructions militaires.

Les estimations de l’U.S. Army Corps démontrent que pas moins de 3,3 milliards de dollars inutilisés – dédiés à la construction du mur –  devraient encore être disponibles sur les comptes du gouvernement d’ici le 21 janvier, date à laquelle Trump sera démis de ses fonctions.

 

Une fois que Joe Biden sera président, il aura la possibilité de résilier ou de modifier les contrats établis avec les entreprises qui participent à la construction du mur. Ces prestataires pourraient toutefois facturer au gouvernement des frais d’annulation.

Plus de 70.000 arrestations

Ces factures devraient couvrir les dépenses occasionnées par le retrait des équipes et du matériel aux frontières. Le gouvernement devrait en effet payer pour les matériaux que les entreprises ont achetés, y compris les bornes en acier qui devront être ‘détruites’ si elles ne sont pas installées. Dans ce cas de figure, la note pourrait s’élever à environ 700 millions de dollars. Soustraction faite aux 3, 3 milliards de dollars , il devrait alors rester 2,6 milliards de dollars au gouvernement.  

Chiffres du CBP, qui reprennent les dernières arrestations effectuées en octobre et en novembre 2020. Source: Customs and Border Protection

Les équipes mandatées par Trump ont travaillé 24 heures sur 24 pour finaliser ce projet avant l’entrée en fonction de Joe Biden. Les groupes de défense de l’environnement s’opposent fermement au projet.

Aussi, l’efficacité du mur est de plus en plus remise en question. Malgré les aspirations de Trump, les données du Customs and Border Protection (CBP) révèlent que les autorités frontalières ont procédé à plus de 70.000 arrestations en octobre et en novembre dernier, soit les chiffres les plus élevés jamais constatés au cours de cette décennie.

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