Depuis près d’un an, elle est sur toutes les bouches. Et il y a fort à parier que l’intelligence artificielle occupe le devant de la scène pendant encore un long moment. Entrainant toutes sortes de conséquences, notamment économiques.
L’actualité : le développement de l’intelligence artificielle profitera davantage à certaines économies plutôt qu’à d’autres.
- Ce sont bien évidemment les économies les plus avancées qui en profiteront le plus.
- De quoi mettre à mal la convergence entre les pays émergents et les économies avancées.
Le détail : les États-Unis arrivent en tête du classement des pays qui devraient le plus bénéficier de l’IA, selon l’étude de Capital Economics, consultée par Bloomberg. Ils sont suivis par Singapour, le Royaume-Uni et la Suisse.

Capital Economics
La Chine est freinée
La première place des États-Unis n’est bien sûr pas une surprise, étant donné leur pôle technologique. Doit-on vraiment rappeler que les principaux géants de la tech sont américains ? Ou encore qu’OpenAI, à l’origine de ChatGPT, qui a provoqué la course à l’IA, a son siège en Californie ? Que tous les Big Tech ont rejoint la course (Google, Microsoft, Meta) ?
Mais un autre pays est également fortement actif sur le plan technologique : la Chine. Elle n’a d’ailleurs pas tardé à montrer son intérêt pour l’IA générative, suite au succès de ChatGPT. Va-t-elle profiter du développement de l’IA ?
- Selon l’étude, l’Empire du Milieu n’est ni bien ni mal placé dans le classement, et ce, pour deux raisons.
- La première est que, même si le pays dispose d’une forte capacité d’innovation et d’un potentiel d’investissement important pour devenir un leader sur le marché de l’IA, la mainmise appliquée par Pékin sur les entreprises technologiques va forcément entraver son développement.
- Si l’on se concentre uniquement sur l’innovation, la Chine arrive en troisième position, derrière les États-Unis et Israël.
- La seconde est liée aux tensions avec les États-Unis. En raison des restrictions américaines sur les exportations de puces électroniques utiles au développement de l’IA, « l’écosystème de l’IA en Chine se développera indépendamment de celui de l’Occident », indique le rapport.
Un écart toujours plus profond
D’une part, la rivalité des États-Unis et de la Chine dans la course à l’IA pourrait avoir des retombées positives sur d’autres pays.
- « Si les deux parties s’efforcent d’adopter d’abord leurs outils d’apprentissage automatique pour tirer parti des effets de réseau, le résultat pourrait être une diffusion mondiale plus rapide des technologies de pointe », selon le rapport.
D’un autre côté, le développement et l’intégration toujours plus poussée de l’IA dans les économies avancées ralentiront forcément la vitesse à laquelle les revenus moyens des marchés émergents rattrapent ceux des pays développés.
- La croissance de l’Inde pourrait être entravée par l’intelligence artificielle à court terme. La technologie pourrait en effet ralentir la croissance de l’internationalisation des processus commerciaux depuis les pays développés.
- Mais l’impact de l’IA pourrait se faire également ressentir au sein même des pays, en accentuant les inégalités entre les travailleurs et les propriétaires des entreprises.
- L’étude conclut cependant que l’IA ne devrait pas conduire à une hausse permanente du chômage. La technologie va certainement supprimer des emplois, mais elle en créera de nouveaux.
Et l’Europe dans tout cela ?
De ce côté de l’Atlantique, plusieurs pays se distinguent en matière de technologie et devraient continuer à le faire en matière d’intelligence artificielle.
- On retrouve d’ailleurs trois pays européens dans le top 5 du classement des pays qui profiteront le plus de l’IA, avec le Royaume-Uni, la Suisse et la Suède.
- Reste que l’Europe est assez peu représentée dans le haut du classement, au-dessus de la Chine.
- La France et la Belgique se situent quelques places en dessous de l’Empire du Milieu. La France tirant davantage parti de l’IA pour innover que la Belgique, alors que cette dernière s’y adapte mieux.
- Autrement dit, l’Europe devra redoubler d’efforts si elle ne veut pas rester à la traine dans la course à l’IA.