Google verserait des montants astronomiques à Apple pour conserver son leadership

Alors que les deux géants de la tech sont rivaux, le New York Times révèle que Google verse annuellement plusieurs milliards d’euros à Apple. Un deal à laquelle la justice américaine s’intéresse de près.

Poursuivi par la justice américaine dans le cadre d’une action antitrust, Google a peut-être du souci à se faire. Dans un article du New York Times, on apprend que la firme de Mountain View octroie chaque année un pactole à Apple pour rester le moteur de recherche par défaut de ses iPhones et iPads. L’exemple typique du genre d’accord que le Département de la Justice veut combattre.

Somme astronomique

Lorsque Google et Apple ont scellé leur deal, en 2014, l’accord était estimé à un versement annuel de 1,4 milliard de dollars. Depuis, le montant n’a cessé d’augmenter. Jusqu’à atteindre aujourd’hui entre 8 et 12 milliards de dollars.

Un montant qui représente entre 14 et 21% des bénéfices annuels d’Apple. Côte Google, ce pacte est lui aussi primordial. Le New York Times indique que près de la moitié de son trafic de recherches provient d’appareils du groupe de Cupertino. Autant dire que ce deal est presque vital pour la firme dirigée par Sundar Pichai.

Pour Bruce Sewell, qui fut l’avocat d’Apple entre 2009 et 2017, ce type d’accord n’a rien de surprenant. ‘Nous avons ce genre de terme étrange dans la Silicon Valley: « co-opposition ». Vous vous livrez à une concurrence brutale, mais en même temps, il est aussi nécessaire de faire preuve de coopération’.

Bien que grands concurrents, Google et Apple savent accorder leurs violons quand cela profite à chacun.

Google se défend

Conscient qu’il risque gros, Google a déjà préparé sa défense. Et le groupe répond sans sourciller aux révélations du New York Times.

‘Oui, comme d’innombrables autres entreprises, nous payons pour promouvoir nos services, tout comme une marque de céréales pourrait payer un supermarché pour stocker ses produits au bout d’une rangée ou sur une étagère à hauteur des yeux’, a indiqué Kent Walker, SVP of Global Affairs de Google.

L’avocat de Google va plus loin. Il rappelle que d’autres mastodontes de la tech utilisent exactement le même procédé.

‘Quand vous achetez un smartphone ou un ordinateur, il y a aussi une tête de gondole: l’écran d’accueil. Sur mobile, cet écran est contrôlé par Apple, ou par des entreprises comme AT&T, Verizon, Samsung ou LG. Et sur les ordinateurs, cette tête de gondole est largement contrôlée par Microsoft’, rappelle Kent Walker.

Google souligne également que rien n’empêche les utilisateurs de changer le moteur de recherche de leur iPhone. ‘La chose qui compte le plus, c’est que les gens n’utilisent pas Google parce qu’ils y sont obligés, mais parce qu’ils choisissent de le faire’, conclut l’avocat.

Grosso modo, Google explique donc que, comme toute entreprise, il ne fait qu’acheter un emplacement. Et que ses concurrents peuvent en faire de même. Mais les détracteurs de la firme fondée par Larry Page et Sergey Brin répondent qu’aucun de ses rivaux ne peut s’aligner sur ses prix. A la justice américaine de trancher.

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