Le grand observateur de Wall Street prédit un ralentissement de la croissance chinoise attendue pour 2021. En cause : les pénuries d’électricité, « nouveau choc de croissance » selon Goldman Sachs.
La pénurie de gaz naturel et les hausses des coûts de l’énergie qu’elle entraîne affectent fortement l’ascension économique du dragon chinois : le pays est confronté à d’importantes pénuries d’électricité, obligeant les usines à arrêter leur production. Une nouvelle crise qui a convaincu la puissante banque de Wall Street Goldman Sachs de revoir à la baisse ses estimations sur la croissance chinoise.
En début d’année, les observateurs estimaient la croissance du produit intérieur brut (PIB) chinois à 8,2%, profitant de la reprise de l’économie mondiale après le choc du coronavirus.
Dorénavant, cette croissance a été revue à la baisse, les banquiers estimant que la crise énergétique constituait « encore un nouveau choc de croissance. Les projections de hausse du PIB chinois sont maintenant de 7,8%. D’autres agences de notation suivent d’ailleurs les prédictions de Golman Sachs, comme Nomura ou Fitch.
La source dans le charbon
« Une contrainte relativement nouvelle, mais qui se resserre sur la croissance, provient de la pression réglementaire accrue pour atteindre les objectifs environnementaux en matière de consommation d’énergie et d’intensité énergétique », concluent les experts de Goldman Sachs.
« La nature particulière du choc Covid a rendu l’économie plus énergivore, au moins temporairement », ont déclaré les économistes de Goldman, expliquant qu’un boom des exportations à la suite de la pandémie a augmenté la demande d’énergie des fabricants. Dans le même temps, les efforts visant à réduire les émissions liées à la combustion du charbon et une réduction des importations de charbon ont affecté les niveaux d’approvisionnement, au moins à la marge, contribuant à une forte augmentation des prix.
Une analyse qui, bien qu’elle concerne principalement la situation chinoise, va à contre-courant des analyses du directeur de l’Agence internationale de l’Énergie. Celui-ci a justement insisté hier devant le Parlement européen que la hausse des prix de l’énergie ne devait pas être liée aux efforts de transition vers une production énergétique durable.
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