Les comptes-rendu de la Fed ne laissent aucun doute : la Réserve fédérale ne craint pas de ralentir la croissance économique pour lutter contre l’inflation

Après avoir relevé ses taux de 75 points de base en juin, la Réserve fédérale n’a pas l’intention de se ménager. La banque centrale américaine souhaite relever à nouveau les taux d’intérêt ce mois-ci de 50 voire 75 points de base, si l’on en croit les comptes-rendu de l’institution.

Le message du procès-verbal est clair : une politique agressive en matière de taux d’intérêt est nécessaire pour lutter contre l’inflation, même si cela peut entraîner un ralentissement de la croissance économique. C’est pourquoi la Réserve fédérale est prête à relever à nouveau les taux d’intérêt ce mois-ci de 50 à 75 points de base. Les responsables de la Fed craignent que l’inflation ne s’installe dans l’économie s’ils retirent maintenant leur pied de la pédale de frein.

La Fed est prête à prendre des mesures encore plus strictes

« En discutant des mesures à prendre lors des prochaines réunions, les administrateurs sont restés convaincus qu’une hausse des taux d’intérêt est souhaitable pour atteindre nos objectifs », peut-on lire dans le procès-verbal. La Fed vise une inflation de 2 % à moyen terme. Le retour à ce niveau est crucial pour les dirigeants de la Fed afin de parvenir à un emploi maximum sur une base durable.

Le procès-verbal indique également que la banque centrale américaine est prête à prendre des mesures encore plus strictes si elle ne parvient pas à maîtriser l’inflation. Celle-ci a atteint les 8,6 % en mai, son niveau le plus élevé aux États-Unis depuis 1981.

Jerome Powell, président de la Fed, reste convaincu que l’économie américaine peut supporter une succession de hausses de taux d’intérêt. Il a répété ce message il y a quinze jours lors de son explication semestrielle de la politique monétaire de la Fed devant le Sénat américain. Toutefois, il n’a pas exclu que le maintien de cette politique puisse conduire à une récession.

Une récession en vue ?

Et cette récession pourrait survenir plus tôt que prévu. Au premier trimestre de cette année, l’économie américaine s’est contractée de 1,6 %. Selon le GDPNow, un indicateur de la Federal Reserve Bank of Atlanta qui tente de prévoir la croissance économique, il y aura également une contraction au deuxième trimestre, ce qui signifierait donc (en théorie) que les États-Unis seront en récession. Toutefois, certains économistes sont convaincus que même dans ce cas, il est trop prématuré de parler de récession.

« Depuis la dernière réunion, la situation économique s’est aggravée et les conditions financières se sont resserrées. Ce que les marchés veulent entendre maintenant, c’est ce que la Fed a l’intention de faire si les chiffres économiques continuent à indiquer un ralentissement plus profond et plus grave sans une réduction proportionnelle de l’inflation », a déclaré Quincy Krosby, stratège chez le gestionnaire d’actifs LPL Financial, dans une interview accordée au site d’information américain CNBC.

Au premier abord, les marchés boursiers américains n’ont pas su comment réagir à ce procès-verbal. Ils ont terminé la journée de négociation légèrement dans le vert. Le Dow Jones a gagné 0,2 % et le S&P500 est passé dans le vert avec 0,4 %. Le Nasdaq a enregistré un gain de 0,35 %.

MB

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