Engie se sépare de sa CEO Isabelle Kocher

Le conseil d’administration d’Engie a décidé jeudi de ne pas proposer le renouvellement du mandat d’administrateur d’Isabelle Kocher à l’occasion de la prochaine assemblée générale du groupe, ce qui mettra fin à ses fonctions de directrice générale, a annoncé la maison-mère d’Electrabel.

‘Le conseil d’administration s’est réuni aujourd’hui pour discuter de la prolongation du mandat d’Isabelle Kocher, qui expire en mai 2020’, peut-on lire dans un communiqué de presse. ‘Après une analyse détaillée de son mandat, le conseil d’administration a décidé que la poursuite de la gestion du groupe devait se faire sous une nouvelle direction.’

Le conseil d’administration d’Engie justifie sa décision de ne pas poursuivre avec Mme Kocher par le fait que ‘l’approfondissement de la stratégie’ du groupe nécessite ‘un nouveau leadership.’

‘Un leader de la stratégie énergétique’

Le conseil d’administration a dans la foulée mandaté son président, Jean-Pierre Clamadieu, ancien CEO de Solvay, pour rechercher le prochain dirigeant d’Engie. Le même Jean-Pierre Clamadieu qui aurait alimenté les doutes sur Kocher ces dernières semaines en ne la soutenant pas assez. D’après certains, il convoitait lui-même le statut de PDG. Dans l’attente d’un nouveau DG, la direction générale ad interim sera assurée par Claire Waysand, épaulée par le directeur des opérations, Paulo Almirante, et la directrice financière, Judith Hartmann.

Engie explique encore avoir décidé d’engager une nouvelle étape de sa transformation et d’approfondir la stratégie engagée pour faire du groupe ‘un leader de la transition énergétique et climatique’. ‘Afin de donner le maximum de lisibilité et de potentiel de développement à chacun de ses métiers, le groupe doit simplifier son organisation, clarifier ses options stratégiques et conforter son modèle de croissance dans le domaine des énergies renouvelables et des solutions clients. Il doit également répondre à deux enjeux essentiels que sont la place du nucléaire dans le mix énergétique de la Belgique et celle du gaz dans le mix énergétique français’, précise Engie dans son communiqué.

La seule femme du CAC 40

Isabelle Kocher avait en son temps laissé la porte ouverte à l’arrivée d’un éventuel actionnaire belge dans Electrabel, susceptible d’en ‘renforcer l’ancrage belge’. Mais cette ouverture est restée lettre morte. Electrabel exploite les sept réacteurs du parc nucléaire belge.

Isabelle Kocher, 53 ans, était membre du conseil d’administration d’Engie depuis 2014 et CEO depuis 2016. Seule femme à la tête d’une entreprise du CAC 40, le principal indice boursier de l’Hexagone, elle a engagé le groupe dans une vaste transformation qui l’a vu céder sur la période 2016-2018, quelque 15 milliards d’euros d’actifs. Des réductions de coûts ont également été menées à bien. Par contre, le cours de l’action Engie n’a guère été performant, étant à l’heure actuelle plus bas qu’au 1er janvier 2016. Engie publiera, comme prévu, ses résultats annuels le 27 février prochain.

On ignore encore si elle ira jusqu’à la fin de son mandat. BFM Business affirme qu’elle gardera son poste jusqu’à la fin février, laissant le temps de négocier ainsi son indemnité de sortie. On indique que celle-ci pourrait atteindre 3,5 millions d’euros.

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