‘Des groupes de 50 à 100 travailleurs ouïghours à vendre sur l’internet chinois’

Les travailleurs ouïghours originaires de la province occidentale du Xinjiang, et qui travaillent dans d’autres régions de Chine, sont vendus sans ménagement sur l’internet chinois, révèlent de nouvelles preuves mises au jour par la chaîne britannique Sky News.

Des sites web chinois proposeraient des dizaines d’annonces portant sur des travailleurs ouïghours, par lots de 50 à 100 travailleurs.

Les annonces suggèrent des contrôles politiques et sociaux stricts. L’une d’elles affirme que ‘la sécurité des travailleurs sera garantie par le gouvernement’.

‘Sous contrôle semi-militaire’

Sky News a pu contacter certains de ces annonceurs. Un représentant a déclaré à la chaîne britannique que les travailleurs du Xinjiang devaient faire l’objet d’une ‘enquête politique’ avant de pouvoir être transférés.

Tous les travailleurs seraient surveillés par des ‘superviseurs’ et seraient ‘sous contrôle semi-militaire’.

Une autre source a déclaré qu’aucun travailleur ne pouvait être engagé sans l’autorisation du gouvernement local car ‘la question des minorités ethniques est un problème sérieux’.

Une troisième source a déclaré que le salaire des ‘superviseurs’ était payé par le Bureau du personnel du gouvernement du Xinjiang.

Surveillés par des caméras

Une vidéo d’information locale évoque 200 travailleurs ouïghours dans une usine du Shandong, une province côtière de l’est de la Chine. ‘Soutenue par tous les départements gouvernementaux concernés, l’entreprise se développe bien’, indique le rapport.

Le propriétaire de l’usine de transformation de fruits de mer affirme que tous les travailleurs ouïghours sont rentrés chez eux, au Xinjiang, en raison de la pandémie et que les informations faisant état de travail forcé étaient ‘absurdes’.

Il ajoute que les travailleurs étaient partis au Xinjiang parce que c’était leur choix. Ils gagneraient au moins 350 euros par mois et disposeraient de climatiseurs dans leurs dortoirs sur le terrain.

Ces dortoirs semblaient surveillés par des caméras depuis un bureau situé à l’avant de l’usine, et qui disposait également d’équipements anti-émeutes.

Selon le propriétaire à Sky News, si les travailleurs voulaient quitter l’usine, l’entreprise se proposait de les ramener en bus.

Pour aller plus loin:

Plus