Dans l’ombre de Macron : comment le président français affecte fondamentalement la politique belge

Quand il pleut à Paris, il pleut à Bruxelles. Cet adage s’applique plus que jamais à la politique : la Belgique francophone, en particulier, semble une fois de plus complètement sous le charme des élections présidentielles françaises. Le phénomène qui se dessine peut être considéré comme un reflet de ce qui attend la Belgique : tant l’extrême droite que l’extrême gauche sont plus fortes que jamais. Mais c’est surtout Emmanuel Macron qui influence les milieux politiques belges : qui réussira à unir le centre en Belgique, à faire souffler un vent nouveau ? Beaucoup se sentent appelés, mais pour l’instant le paysage ne bouge guère.

Dans l’actualité : Le premier tour des élections présidentielles françaises, avec 27,6% pour Emmanuel Macron, mais surtout 23,4% pour Marine Le Pen et un remarquable 21,95% pour Jean-Luc Mélenchon.

Les détails : Tous ceux qui ont regardé la RTBF hier ont eu le sentiment de faire partie intégrante de la France.

  • Le radiodiffuseur public francophone a mis le paquet : une émission électorale de grande envergure qui pourrait rivaliser avec nos propres élections. Elle confirme l’image selon laquelle les Belges francophones sont en fait plus concernés par la politique française que par leur propre pays : l’espace culturel est simplement celui de la langue française, avec Paris comme épicentre.
  • Et Le Soir et La Libre ont également suivi ce gigantesque focus sur la lutte électorale française. Il y a aussi un peu d’opportunisme : la loi française interdit à ses médias de donner des projections préliminaires des résultats basées sur des sondages à l’avance. Les Français doivent donc regarder ou surfer en masse sur les médias belges ou suisses s’ils veulent connaître rapidement le résultat : une occasion qui n’est pas manquée au sud de la frontière linguistique, puisqu’ils font l’actualité à Paris un soir toutes les quelques années.
  • Mais il ne fait aucun doute qu’elle est bien vivante : hier soir, les présidents des partis belges ont également pris part au débat. Georges-Louis Bouchez (MR) a presque revendiqué la victoire de Macron comme la sienne : « Très beau résultat pour Emmanuel Macron, un encouragement pour la France et l’Europe. » Ce faisant, le MR en Belgique voit Macron comme « l’un des leurs » : après tout, son parti fait partie du groupe ALDE, les libéraux, au Parlement européen.
  • Mais M. Bouchez était particulièrement heureux de l’échec des socialistes et des Verts au premier tour. Il a parlé de « la faillite d’un PS détaché de la réalité ».
  • Paul Magnette (PS) a également dû reconnaître cette perte : « L’éternelle tragédie de la gauche : divisée, elle fait le jeu de la droite et de l’extrême droite. Elle doit maintenant s’unir pour faire face à Le Pen, mais aussi pour battre Macron aux élections législatives, et ainsi empêcher une politique antisociale et anti-climatique », a-t-il orchestré.

The Big Picture : La gauche a un vrai problème, le souffle chaud des néo-communistes est en permanence dans le cou des socialistes.

  • L’appel de Magnette sonne avant tout comme un douloureux appel au secours : le PS en France et en Belgique a dû assister, sans broncher, à un nouvel électrochoc de l’extrême gauche hier soir. Jean-Luc Mélenchon a été la surprise des élections ; il y a quelques jours, il était encore à quelques points de pour cent de son résultat.
  • L’extrême-gauche Mélenchon fonctionne sur un mélange d’indignation et de colère, épicé de la nécessaire arrogance française. Mais pour Raoul Hedebouw et consorts, il y a matière à réflexion. Le PTB-PVDA avait le choix entre plusieurs candidats (néo-)communistes (c’est la tradition avec l’extrême gauche), mais s’est réjoui de la victoire de Mélenchon :
    • « Ces résultats ouvrent une perspective pour la résistance sociale et la lutte à venir. Une lutte qui est plus que jamais nécessaire. »
    • « L’effondrement du PS et de la droite classique montre que l’on peut attendre beaucoup de la gauche authentique en tant que force politique aujourd’hui. »
  • Remarquable : ces derniers jours, Le Soir est allé jusqu’à mesurer le soutien/sympathie en Belgique pour Mélenchon, par rapport à Anne Hidalgo, la candidate PS en France. Et le sommet du PS, bien qu’un peu à contrecœur, a toujours soutenu Hidalgo : tant Magnette que, par exemple, Thomas Dermine (PS) ou Ahmed Laaouej (PS) se sont exprimés en sa faveur. Mais des socialistes puissants comme Thierry Bodson, le patron de la FGTB, ou encore Jean-Pascal Labille, le patron des mutualistes socialistes, ont ouvertement reconnu soutenir Mélenchon.
  • C’est plus qu’un signe d’inquiétude pour le PS en Belgique, qui se débat avec des sondages difficiles et le souffle du PTB-PVDA dans le cou. En tout cas, à Bruxelles, où le PS se débat depuis des mois avec un manque de leadership clair, les choses semblent devenir dramatiques.
  • En Flandre aussi, le PVDA progresse dans les sondages, un phénomène électoral relativement nouveau. Certes, pour Groen, qui a clairement été dépassé dans ces sondages par le parti de Hedebouw, il y a peu de nouvelles positives à relever : les Verts n’ont pas fait de score hier soir en France. Le vent souffle à l’extrême gauche.

L’essentiel : Macron a complètement asséché le « centre » et redessiné le paysage.

  • En tant que l’un des rares présidents de parti en Flandre, Joachim Coens (CD&V) a également fait le point sur les élections françaises d’hier : « Quatre blocs égaux dans les résultats du premier tour des élections présidentielles françaises : l’extrême gauche, l’extrême droite, le nouveau centre et les absents. Ce sera passionnant au deuxième tour. »
  • M. Coens avait raison de dire que, pour commencer, beaucoup de Français ne sont pas allés voter : 26,5 % ne se sont pas présentés. Mais il y a surtout le constat qu’aucun des autres candidats du centre, tant la candidate PS Anne Hidalgo que la candidate de droite Valérie Pécresse, mais aussi les Verts, n’a atteint plus de 5 %. Pour le PS, autrefois puissant, le résultat d’Hidalgo, après tout maire de Paris, est même complètement embarrassant : 1,74 %.
  • La disparition de la gauche classique, mais aussi de la droite, est en cours en France depuis un certain temps, mais elle est maintenant confirmée explicitement une fois de plus. Avec son « La République en Marche ! » Macron a lancé un tout nouveau parti en 2016, ou plutôt un « mouvement », le mot à la mode ces jours-ci. Il continue de tourner principalement autour de la personne du président.
  • Déjà en 2017, l’ascension de Macron et la disparition complète du PS ont provoqué un tollé en Belgique : le cdH (Les Engagés aujourd’hui), qui pendant des années avait été collé au PS dans un rôle sûr de partenaire junior, s’est soudainement senti enhardi pour larguer les socialistes froidement. L’analyse était qu’un vent nouveau allait souffler en Belgique francophone également. Le gouvernement wallon a été démantelé et le MR a remplacé le PS. On espérait un phénomène similaire en Belgique : le centre allait se soulever.
  • C’est le contraire qui s’est produit : le cdH ne s’est en fait jamais remis de ce virage. Au lieu de la victoire rêvée, c’est un coup dur pour les élections qui attendait en 2019. Et surtout : il a rendu instable le petit joueur du centre. Un domino important pour faire des gouvernements manquait soudainement.
  • Pendant des mois, Maxime Prévot (cdH) et ses coéquipiers ont refusé d’entrer dans toute coalition, qu’elle soit wallonne, bruxelloise ou fédérale, ce qui a finalement conduit les autres partis à des coalitions de centre-gauche et libérales, idéologiquement peu confortables, et les tensions permanentes qui en découlent entre MR, PS et Ecolo.

La question à 1 million de dollars : un « Macron » peut-il se lever en Belgique ?

  • Depuis bien plus longtemps qu’hier soir, plusieurs partis centristes en Belgique, tant en Flandre qu’en Belgique francophone, font l’analyse qu’il y aura une refonte au centre, par analogie avec la France. Certains l’attendent désespérément.
  • La figure de Macron sert d’inspiration : « ni de gauche, ni de droite, mais progressiste« , chez les libéraux flamands en tout cas. L’aile gauche a de plus en plus de mal à suivre le chemin qu’Egbert Lachaert (Open Vld) tente désespérément de tracer depuis des mois, non pas autour, mais aux côtés du Premier ministre Alexander De Croo (Open Vld). Ce dernier n’est certainement pas très éloigné de Macron sur le plan idéologique : la politique étrangère de Bruxelles s’inscrit presque systématiquement dans la logique de Paris.
  • Le mécontentement est tel que plusieurs sources au sein de l’Open Vld soulignent que tôt ou tard, le volcan entrera en éruption. Seulement : c’est De Croo lui-même qui devra faire le choix. « Et Alexander a toujours été préoccupé par une seule chose : lui-même. Donc, à un moment donné, ce sera le facteur décisif », déclare cyniquement un dirigeant.
  • Il y a aussi le CD&V. Avec des sondages inférieurs ou égaux à 10%, cela reste une énigme. Le président Joachim Coens n’arrive pas à s’imposer et son sommet ne l’aide pas. Ce week-end également, dans De Morgen, la figure de proue Annelies Verlinden (CD&V) n’a pas pu apporter un soutien explicite à un nouveau mandat pour Coens.
  • Le fait que Verlinden elle-même ait fait un départ éclair, et ait été considérée comme un « nouveau Macron potentiel » au sein de son propre parti, doit avoir un goût amer pour elle aujourd’hui : le buzz autour de sa figure semble avoir complètement disparu après la crise du coronavirus. Son dernier projet, la réforme de l’État, risque d’être un échec total.
  • Cela signifie que la seule figure de Macron qui semble être présente au CD&V pour construire un nouveau « mouvement » autour est le secrétaire d’État Sammy Mahdi (CD&V). Il peut se relever d’après les derniers sondages, mais ne semble pas avoir suffisamment de soutien de la part du reste du sommet du parti.
  • Et il y a l’exemple simple du cdH. Le « centre » de la Belgique francophone cherche désespérément la rébellion macronienne, qui ne semble pas vouloir venir. Cette année, Prévot a changé le nom de son parti en « Les Engagés » : un mouvement plutôt qu’un parti, sans référence au christianisme ou plus récemment à « l’humanisme », et plus d’orange dans le logo, mais une sorte de bleu-vert pomme comme couleur de base.
  • Le résultat ressemble au nom de la nouvelle couleur du parti : à peu près tout et rien ne correspond au parti maintenant. Parce que la chose la plus essentielle que Prévot aurait dû faire, pour rendre son parti à nouveau pertinent dans le jeu des partis politiques belges, semble lui échapper : réaffirmer les liens avec le CD&V, et ne former qu’une seule famille. Ce lien familial reste, certainement pour les plus petits, la meilleure garantie d’un siège sûr à la table des négociations : il suffit de demander à l’Open Vld, Groen ou Vooruit.

La réponse brutale à la question à 1 million de dollars : En Belgique, les circonscriptions électorales et, surtout, le financement des partis font obstacle.

  • Le fait qu’il n’y aura pas de Macron en Belgique est une analyse faite à la N-VA depuis un certain temps. Bien qu’il puisse s’agir d’un vœu pieux, pour le leader du marché : c’est lui qui pourrait perdre le plus avec une telle arrivée. Le même raisonnement peut également être entendu avec le PS.
  • Tout d’abord, il y a le système électoral : puisqu’il n’y a plus de circonscription électorale nationale (le Sénat avait un tel système, maintenant il n’y a que le Parlement européen), il ne peut y avoir de candidats vraiment « nationaux ». En 2007, il y a eu une dernière campagne de ce type, et Yves Leterme a alors réalisé un score monstre d’un million de votes personnels, hissant son cartel de CD&V et N-VA à des sommets sans précédent.
  • L’Open Vld pourrait donc construire une campagne entière autour du Premier Ministre De Croo en 2024, il n’y a qu’en Flandre Orientale que les gens peuvent voter pour lui. En 2014, par exemple, cela a été visible pour Maggie De Block (Open Vld), qui s’en est très bien sortie après une campagne dans laquelle elle a émergé avec des « ailes », mais qui n’a rapporté qu’une poignée de sièges supplémentaires pour son parti dans le Brabant flamand.
  • Ce système confirme donc le pouvoir des partis, au-dessus du candidat individuel. Mais c’est surtout le système généreusement financé de soutien gouvernemental aux partis qui fonctionne. En effet, chaque parti reçoit de l’argent pour chaque voix qu’il recueille, et chaque siège dispose donc d’un trésor de guerre important.
  • Cela rend les mutations très difficiles : ceux qui partent pour commencer quelque chose de nouveau perdent immédiatement leurs sous, et doivent concurrencer les petites PME avec des dispositifs et surtout des budgets. « Sans une réforme fondamentale du financement des partis, il n’y aura jamais de véritable redécoupage du paysage, c’est là que se trouve la clé », a déclaré sans équivoque un chef de parti flamand.

Noté : En Flandre, le Vlaams Belang est impatient de transmettre ses félicitations à Paris.

  • « Avec Gwendolyn Rutten, je suis très heureuse qu’une femme accède au second tour des élections présidentielles françaises ! Wow ! Pour la souveraineté. Pour le pouvoir d’achat. Pour l’identité, mais surtout pour la France ! » Cela devait faire longtemps que le Vlaams Belang n’avait pas été aussi préoccupé par le sort de la France et des Français, mais hier Barbara Pas, la chef de groupe du Vlaams Belang jubilait du résultat de Marine Le Pen. Et elle n’a pas pu s’empêcher de passer un savon à l’ancienne présidente de l’Open Vld, Rutten, qui s’est exprimée à plusieurs reprises sur le sort des femmes en politique.
  • Ce n’est pas une coïncidence si le Vlaams Belang, dont le président Tom Van Grieken a aussi largement félicité Le Pen, a réagi de manière aussi extatique. Van Grieken a parlé d’une Le Pen qui avait été « rayée de la carte par la presse, trahie par ses collègues de parti et recrachée par l’élite politique », mais qui avait finalement gagné. Pendant des années, le sommet du Vlaams Belang a reflété l’extrême droite française, et surtout le camp Le Pen. Et Van Grieken lui était explicitement fidèle.
  • Après tout, la montée en puissance d’Éric Zemmour, qui n’a finalement obtenu qu’un maigre résultat hier, avait divisé l’extrême droite, non seulement en France mais aussi en Belgique : Filip Dewinter lorgnait ouvertement sur Zemmour. Mais la tête du Vlaams Belang n’a jamais oublié le soutien de Le Pen, lorsque Van Grieken et co. étaient en grande difficulté après 2014.
  • L’enthousiasme est grand aujourd’hui au Vlaams Belang, notamment parce qu’il semble que Le Pen ait une réelle chance au second tour, cette fois-ci : les sondages prévoient une course serrée, avec Marcon qui ne devance que de quelques points de pour cent la candidate du Rassemblement national (RN). On ose rêver, au Vlaams Belang : Le Pen comme présidente, ce serait un glissement de terrain, également pour eux.

Frappant : la guerre en Ukraine, et surtout les liens entre Le Pen et Poutine semblent être complètement oubliés.

  • Au départ, il semblait que Le Pen serait troublée par son passé, où elle s’est frottée au régime de Poutine à plusieurs reprises : la politicienne a également rencontré le président russe. Mais il y avait surtout les finances de l’ombre : le Front national, ancêtre du RN, a reçu près de 11 millions d’euros de prêts de la Russie en 2014 pour financer sa campagne électorale. Deux millions d’euros ont été versés par Cotelec, un fonds géré par la Russie et opérant depuis Chypre. En retour, Le Pen soutiendrait alors ouvertement l’occupation de la Crimée.
  • Finalement, ces égalités n’ont pas semblé gêner Le Pen : elle a passé le premier tour avec brio. Mais bien sûr, un deuxième tour difficile nous attend bientôt, au cours duquel cette question reviendra sans aucun doute sur la table. Lors de la campagne de 2017, Le Pen a été battue à plate couture par Macron, notamment lors des débats télévisés en direct.
  • Dans toute l’Europe occidentale, l’extrême droite est aux prises avec une histoire d’amour de longue date avec le régime de Poutine. Le Vlaams Belang est également en difficulté : ce week-end encore, le président Van Grieken s’en est pris à Frank Creyelman, le chef de groupe et l’homme fort du Belang à Malines, dans le Het Nieuwsblad. Creyelman est considéré comme un confident absolu du camp Dewinter, dont d’autres se distancient soudain explicitement en interne.
  • « Il ferait mieux de garder le crédit pour lui », a déclaré Van Grieken à propos de Creyelman, en utilisant les mots « clownesque ». Après tout, ce Creyelman était encore en Crimée en 2014 à l’invitation des Russes en tant « qu’observateur » lors d’élections fictives organisées par la Russie, et apparaît régulièrement à la télévision russe en tant « qu’expert ». « Il s’est promené en Crimée ivre il y a huit ans pour se rendre un peu intéressant », déclare Van Grieken.
  • Le président fait un geste verbal, mais ne fait rien d’autre : expulser Creyelman du parti semble aller trop loin, et impossible sans entrer en conflit avec Dewinter. C’est du Van Grieken classique, qui a toujours été très prudent à l’égard du passé brûlant du parti, et qui a toujours préféré la paix douce à la césure.
  • Cependant, l’affaire n’est pas complètement réglée : dans l’hémicycle, l’Open Vld fait pression pour que plusieurs enquêtes soient menées, notamment par le service de sécurité de l’État, sur le financement des organisations politiques et l’influence russe. L’analogie avec les Pays-Bas, où la Chambre basse a également ordonné une telle enquête, est claire.
  • « Poutine a clairement des alliés dans cet hémisphère », a ricané le Premier ministre De Croo au groupe du Vlaams Belang au début de la guerre. S’il s’avère que Creyelman ou Dewinter ont eux-mêmes reçu de l’argent pour organiser des voyages (ce qui est chuchoté par les Vlaams Belangers eux-mêmes), alors Van Grieken aura bientôt un problème.

À suivre : le chancelier autrichien Karl Nehammer se rend à Moscou.

  • C’est le premier chef de gouvernement de l’UE depuis longtemps à rendre visite à Vladimir Poutine, mais le chancelier autrichien Nehammer y croit : il s’entretiendra avec le président russe.
  • Ce voyage a déjà suscité de vives critiques de la part de l’Ukraine, où personne ne croit à la possibilité d’un dialogue sérieux avec les Russes, alors que ceux-ci viennent de lancer une nouvelle offensive dans la région du Donbass. Le président ukrainien Zelensky a parlé ce matin de « dizaines de milliers de troupes russes se rassemblant dans la région ».
  • Nehammer, qui est militairement « neutre » parce qu’il n’est pas membre de l’OTAN, s’est clairement prononcé contre la guerre et veut imposer à Poutine des couloirs humanitaires. Selon le gouvernement autrichien, il va également « dire la vérité » sur la guerre.
  • La question est de savoir si l’UE ira plus loin dans ses sanctions : il est question d’un embargo pétrolier, insistent plusieurs pays européens.

Remarquable : La Vivaldi ne veut pas d’un embargo pétrolier contre la Russie.

  • Avec le Premier ministre Alexander De Croo (Open Vld) en congé, la coalition fédérale Vivaldi a déjà pu avoir un aperçu de ce qui pourrait se passer si l’actuel Premier ministre optait pour un poste international : Vincent Van Quickenborne (Open Vld) a été Premier ministre par intérim pendant un certain temps.
  • Dimanche, sur VTM, il a immédiatement fait savoir que la Belgique ne veut pas d’un tel embargo pétrolier. Ce faisant, il a mis Vivaldi sur une ligne allemande très prudente. La Hongrie, entre autres, ne veut pas connaître un tel embargo. Mais les pays plus dépendants du pétrole et surtout du gaz russe, comme l’Italie, avaient déjà fait savoir qu’ils n’auraient pas de problème avec une telle action et n’y opposeraient pas leur veto.
  • Il est certain qu’en Europe de l’Est, il y a une grande volonté de fermer complètement le robinet du gaz. Mais M. Van Quickenborne a évité un scénario catastrophe : « Les prix à la pompe doubleront si nous fermons le robinet à pétrole de la Russie. 35 % de notre pétrole vient de Russie. »
  • Auparavant, les socialistes et les Verts de la coalition avaient appelé à un boycott des importations de diamants. Le secteur d’Anvers serait particulièrement touché. Mais les sanctions dans le secteur de l’énergie, qui rapporte à la Russie des centaines de millions d’euros par jour, continuent de susciter des hésitations.
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