‘La situation à Bruxelles et en Wallonie est la pire d’Europe’

La province de Liège est désormais la plus touchée par l’épidémie de Covid-19 en Belgique. La semaine dernière, plus de 8.500 nouveaux cas ont été annoncés dans la province. Et le nombre de nouvelles admissions est aussi en hausse. Les hôpitaux annonçaient vendredi être au bord de la saturation.

La situation est réellement devenue grave à Liège. Les hôpitaux n’arrivent pas à suivre la cadence des nouvelles admissions. Les hospitalisations ont atteint le niveau de mars. Près de 500 personnes atteintes du coronavirus sont actuellement soignées dans les hôpitaux liégeois.

Nombre de personnes hospitalisées dans la province de Liège (Sciensano)

Des transferts interprovinciaux ont dû être effectués pendant le weekend pour laisser de la place aux personnes qui viennent pour des hospitalisations classiques. Les interventions non urgentes ont été déprogrammées et les salles de chirurgies seront transformées ce lundi en unité Covid.

Un tri des patients avant hospitalisation est aussi désormais réalisé. ‘Des patients dans certains hôpitaux liégeois ont dû être renvoyés chez eux dans les dernières 24h. […] On doit les trier en les choisissant avec ceux qui sont les moins exposés, et leur demander de revenir si la moindre alerte se profile’, expliquait dimanche Philippe Olivier, le directeur médical dans l’unité Covid au MontLégia.

Saturation nationale

Ce lundi matin, Yves Van Laethem a expliqué lors de la conférence de presse du SPF Santé publique que le pays pourrait atteindre les 500 patients en soins intensifs à la fin de cette semaine, et la barre des 1.000 à la fin du mois. ‘En espérant que les mesures aient un impact, on n’atteindra pas les 2000 à la mi-novembre’, ajoute-t-il. 2.000 lits, c’est le nombre maximum de lits dans ces unités. Cela veut donc dire que les patients ‘normaux’, qui souffrent de pathologies cardiaques, qui ont eu un accident grave ou qui ont simplement besoin d’une attention de tous les instants, ne trouveront plus de place dans les services qui leur sont normalement réservés.

Lors de la première vague, la Flandre était la région la plus touchée, aujourd’hui, c’est la Wallonie et Bruxelles qui souffrent le plus. Selon le ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke, interviewé ce matin sur Bel RTL, la situation en Wallonie et à Bruxelles est ‘la pire et la plus dangereuse de toute l’Europe’.

Manque de personnel

Ce qui fait le plus défaut aux hôpitaux est le manque de personnel. À Liège, les patients du service des grands brulés ont été tous transférés dans un hôpital militaire pour que les infirmiers et infirmières puissent être attribués à des unités Covid. Le personnel des blocs opératoires sera aussi redirigé vers ces nouvelles unités.

Certains hôpitaux déplorent un taux d’absentéisme dans son personnel de 20%, avec des pics de 35% à certains endroits. Les travailleurs des soins de santé sont toujours en première ligne face à la maladie. Ils sont beaucoup plus exposés à la maladie.

Mais surtout, ils ne se sont pas encore remis de la première vague. La fatigue est bien présente et certains soignants sont simplement à bout.

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