Contrairement à l’émission de septembre, le gouvernement ne souhaite pas que les nouveaux bons d’État concurrencent les bons d’épargne. Pourtant, quelque chose bouge dans les banques.
Pas de taux d’épargne plus élevés, mais certaines banques contre-attaquent les nouveaux bons d’État d’une manière différente

Pourquoi est-ce important ?
L'Agence fédérale de la dette a annoncé les taux d'intérêt en début de semaine. Comme prévu, le bon d'État à cinq ans s'élèvera à 1,82 % et le bon à huit ans à 2,03 %. Il s'agit de taux plutôt modestes, mais apparemment suffisamment élevés pour provoquer une réaction de la part de certaines banques.Contexte : Alors que la période de souscription des nouveaux bons d’État débute (du 30 novembre au 8 décembre), de nombreuses institutions financières, dont trois des quatre grandes banques, augmentent leur taux d’épargne. Dans certains cas, il se rapproche de la barre des 3 %. Ce sont des taux que l’on n’avait pas vus depuis des années.
- Vincent Van Peteghem (cd&v), ministre des Finances, se réjouira sans doute des changements de taux à venir. Les faibles taux d’épargne étaient la raison pour laquelle il a lancé un bon d’État d’un an sur le marché en septembre. Grâce à une réduction exceptionnelle du précompte mobilier à 15 %, le rendement net s’élevait à 2,81 %, soit plus que ce que rapportait n’importe quel compte d’épargne à l’époque. Le gouvernement voulait ainsi faire pression sur les banques pour qu’elles augmentent leurs taux d’intérêt.
- Le gouvernement a ainsi pu lever près de 22 milliards d’euros. Mais ce n’est pas la pression politique qui pousse les banques à améliorer les conditions d’épargne. Elles le font parce que la Banque centrale européenne (BCE) a relevé les taux de dépôt – la commission que les banques perçoivent sur l’argent qu’elles déposent à Francfort – à 4 %, un niveau record.
Pourtant, les banques ont répondu aux obligations d’État
Il y a très peu de chances que les nouveaux billets d’État entraînent une hausse des taux d’épargne. Néanmoins, certaines banques se font entendre.
- BNP Paribas Fortis a lancé une nouvelle obligation peu après l’annonce des rendements des bons d’État. La durée est de trois ans. La période de souscription court jusqu’au 28 décembre, mais peut être clôturée de manière anticipée.
- Malgré cette échéance plus courte, la dette des grandes banques rapportera plus d’argent que les obligations d’État. Ceux qui souscrivent bénéficient d’un taux d’intérêt annuel net de 2,15 %. C’est plus que ce que rapportent les bons d’État.
- Pourquoi l’obligation de BNP Paribas Fortis est-elle plus lucrative ? Parce qu’il s’agit d’un produit légèrement plus risqué. La grande banque, par exemple, obtient une cote de crédit de A+ de l’agence de notation Standard & Poor’s. C’est la cinquième cote de crédit la plus élevée. Il s’agit de la cinquième meilleure note de crédit. Notre pays a la troisième meilleure note avec AA.
- La KBC se fait également entendre. L’institution financière augmente du 30 novembre au 8 décembre 2023 le taux d’intérêt de ses comptes à terme sur 5 et 8 ans. Ceux-ci rapporteront alors respectivement 1,82 % et 2,03 % nets. Les nouveaux taux correspondent donc aux rendements des bons d’État.
Rappel : Lors de l’édition de septembre, plusieurs banques ont temporairement augmenté les taux d’intérêt des comptes à terme à un an, ou ont ajouté un tel produit à leur gamme.
(JM)