5 questions majeures avant le Conseil national de sécurité

Le Conseil national de sécurité se réunit ce mercredi à 14h30. Dire qu’il est attendu serait en-dessous de la réalité après un mois de confinement. Beaucoup de questions restent sans réponse.

1. Quand entamerons-nous le déconfinement ?

Pour l’heure, le confinement strict a été fixé jusq’au 19 avril. On est déjà à peu près certain que ce délai sera prolongé. La date du 3 mai était évoquée, mais ira-t-on encore plus loin avant d’envisager le déconfinement?

On sait que la France a tablé sur le 11 mai, une décision avant tout politique, qui doit trancher entre les impératifs économiques et la santé publique. Il s’agit toutefois d’un objectif, comme l’a précisé le ministre français de l’Intérieur, Christophe Castaner, le lendemain. La situation de l’occupation des lits dans les hôpitaux sera sans doute le baromètre principal.

La Belgique a pour le moment adopté, à quelques exceptions près, la même stratégie que la France face au coronavirus. Or, la situation dans nos hôpitaux est sous contrôle. En tout cas avec les mesures de confinement.

2. Quel type de déconfinement?

Le déconfinement sera progressif. Cela a déjà été annoncé par le gouvernement et les experts. Mais il faut justement lui attribuer un ordre. Le groupe d’experts sur la stratégie de sortie de crise du Covid-19 (GEES) a rendu mardi un premier rapport au gouvernement. Un rapport qui n’a pas été rendu public.

Mais là encore, si on compare avec ce qui se fait à l’étranger, on voit que l’Allemagne comme la France veulent rouvrir les crèches, les écoles, les lycées et les universités parmi les premières dispositions.

Un risque selon certains experts qui voient dans les plus jeunes la principale source de contamination. Mais cet objectif répond aussi à un impératif économique: des parents qui ne doivent plus gérer leurs enfants H-24 sont des parents qui peuvent reprendre le travail.

Parmi les mesures de déconfinement, il est clair que la réouverture des cafés ou des événements publics se fera en dernier.

3. Qu’en est-il des tests?

Emmanuel Macron a déclaré dans son allocution que ‘tester tout le monde ne servait à rien’ et que les tests iraient à tous ceux qui déclarent des symptômes. Une phrase qui a largement été incomprise par la communauté scientifique, quand on sait que 50 à 75% des gens contaminés sont asymptomatiques.

Comment peut-on envisager un déconfinement ciblé sans politique de tests de masse? Que ce soit des tests PCR ou d’immunité, c’est-à-dire des tests qui vous disent si vous avez le covid-19 ou si vous l’avez eu et que vous n’êtes plus porteur. Ces tests semblent essentiels pour connaitre réellement la propagation du virus.

Mais il est maintenant certain que les moyens déterminent la politique à adopter. La Belgique comme la France n’a pas de test pour tout le monde. Il est donc inenvisageable de tester tout le monde comme en Allemagne.

Là encore, il faut trouver un juste milieu. Protéger les groupes à risque et surveiller de près la saturation des hôpitaux, quitte à reprendre une période de confinement un peu plus tard.

4. Vers un port du masque obligatoire?

C’est une des grandes questions auxquelles le GEES devait répondre: le port du masque sera-t-il obligatoire, et si oui, quel type de masque?

Emmanuel Macron a parlé de masques ‘grand public pour les professions les plus exposées et pour certaines situations, comme dans les transports en commun’. Il a pris soin de ne pas parler de masques chirurgicaux et encore moins de FFP2.

Là encore, les moyens décident de la politique. La Belgique comme la France n’a pas les moyens de donner de manière répétée des masques chirurgicaux à tout le monde. On se dirige sans doute vers un mixte entre des masques distribués et des masques faits maison.

5. Va-t-on devoir recourir à une application de tracing ?

Une application est envisagée en Belgique. ‘Le principe de tracer, de contacter les personnes qui ont été en contact avec une personne positive est l’un des éléments nécessaires dans le cadre de ce déconfinement. Depuis de nombreuses semaines, nous instiguons de nombreuses pistes’, indiquait le 10 avril le porte-parole du centre interfédéral sur le Covid-19, Emmanuel André.

On espère donc que la Première ministre Sophie Wilmès (MR) pourra nous apporter plus de précisions, pour une mesure qui reste controversée et qui fera l’objet de débats.

Si une telle décision est prise, une bonne communication et des garanties seront indispensables.

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