Dans les grandes vagues de licenciement de la tech, Apple est entièrement épargnée : pourquoi ?

Microsoft, Meta, Amazon… les Big Tech licencient à tour de bras. Les employés d’Apple peuvent pour l’instant respirer : aucune vague de licenciement n’a pour l’heure été annoncée. Comment la marque à la pomme se distingue-t-elle des autres acteurs?

Pourquoi est-ce important ?

Avec une explosion de la demande lors de la pandémie, de nombreuses entreprises de la tech ont massivement recruté. Cela se retourne contre elles aujourd'hui : la demande ralentit voire baisse, tout comme les chiffres d'affaires, et elles sont contraintes de licencier une bonne partie de leurs employés.

Dans l’actu : vagues de licenciement dans la tech.

  • Ce mercredi, Microsoft a annoncé se séparer de 10.000 travailleurs, soit 5% de ses effectifs.
  • En novembre, Meta a fait part de la suppression de 11.000 postes, ou 13% de ses effectifs, juste après Twitter, qui a mis la moitié de son personnel à la porte, soit 3.700 personnes. Amazon a suivi juste après, avec 10.000 personnes licenciées. Début janvier, ce nombre a été porté à 18.000.
    • Alphabet, dans une plus petite mesure, a supprimé 240 postes au sein de sa filiale Verily, dédiée aux sciences de la santé, et 40 postes dans sa filiale spécialisée dans la robotique, Intrinsic. Cela représente respectivement 15 et 20% des effectifs.
  • En tout, il y a eu plus de 150.000 licenciements dans le monde de la tech en 2022. Cette année, il y en a déjà 35.000, selon le site layoffs.fyi qui suit l’évolution de la situation.

L’essentiel : un des géants de la tech manque au compteur – Apple. Pourquoi ?

  • La grande différence se trouve dans le nombre des embauches, analyse CNBC. Les entreprises de la tech ont embauché à tours de bras durant la pandémie, la demande pour leurs différents services ayant explosé.
    • Mark Zuckerberg, PDG de Meta et Jack Dorsey, ex-PDG de Twitter ont même reconnu qu’ils pensaient que ce plein boom allait continuer, et qu’ils se sont trompés.
  • Apple cependant n’a pas embauché autant, ce qui lui donne aujourd’hui, alors que les chiffres d’affaires de la tech sont en baisse ou ralentissent, une certaine sécurité. Une vague massive de licenciements pourrait ainsi être évitée.

Les chiffres : les vagues d’embauches avant les vagues de licenciements.

  • Fin juin 2022, Microsoft comptait 221.000 employés, détaille CNBC, se basant sur les dernières déclarations remises à la SEC, le gendarme boursier américain. C’est 22% en plus (44.000 emplois) qu’en juin 2021. Entre juin 2020 et 2021, 18.000 emplois sont venus s’ajouter, soit une augmentation de 11%.
  • Amazon a de loin la plus grande main-d’œuvre. L’entreprise comptait 1,6 million de collaborateurs à la fin de l’année 2021, dont 300.000 employés de bureau et une armée de travailleurs temporaires pour ses entrepôts. Sur l’année 2021, 310.000 personnes ont été embauchées (+23%), et environ 500.000 sur 2020 (+38%).
  • 2020 et 2021 ont été les deux années de plus fortes embauches pour Meta (depuis son entrée en bourse en 2012). 13.000 personnes ont été ajoutées lors de chacune de ces deux années, soit une augmentation de respectivement 30 et 23%. En refaisant le calcul entre le nombre d’employés à la fin 2021 et au moment du licenciement fin 2022, on peut estimer que 15.000 personnes (+21%) ont été ajoutées en 2022.
  • Alphabet, maison mère de Google, est pour l’instant encore épargné des grandes vagues de licenciements. Mais les embauches ont été du même ordre de grandeur que celles des autres entreprises de la tech. 21.000 personnes en plus en 2021 (+15%), pour atteindre 156.000 employés à la fin de l’année. Cela après une hausse de 16.000 employés (+14%) en 2020. Une forte hausse, mais qui suit la tendance des autres années : tous les ans, depuis 2013, Alphabet a vu ses effectifs grandir de plus de 10%.
  • Finalement, chez Apple, les embauches étaient moins énormes. À la fin du troisième trimestre 2022, la firme de Cupertino comptait 164.000 employés, bureaux et points de vente confondus. Ce n’est qu’une légère croissance par rapport au même moment en 2021, de l’ordre de 6,5% (10.000 personnes). L’année d’avant, 7.000 personnes seulement (4,8%) ont été ajoutées. Une tendance qui date depuis 2016, avec une moyenne de moins de 6% de croissance de la main d’oeuvre.
    • Reste à voir si le fameux adage chi va piano, va sano (e lontano) (qui va lentement, avance de manière saine et ira loin) pourra s’appliquer à Apple et si la marque à la pomme résistera aux vagues de licenciement.
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