Face aux vagues de chaleur à répétition, de nouvelles lois sur le travail ?

On l’a vu la semaine dernière sous nos latitudes : à partir d’une certaine température, travailler normalement devient impossible, voire dangereux. Or ce genre d’épisode risque de se multiplier, et les syndicats européens appellent à légiférer pour empêcher que des gens, littéralement, se tuent à la tâche.

Les chaleurs extrêmes de la semaine dernière ont causé la mort de trois personnes à Madrid, alors qu’elles effectuaient leurs tâches professionnelles. Parmi les victimes, un ouvrier d’entrepôt de 56 ans et un nettoyeur de rue de 60 ans, qui ont succombé à des températures dépassant les 40°C. Or, l’Espagne possède des lois limitant le travail à partir d’une certaine température, mais celles-ci ne s’appliquent pas à toutes les professions signale Euractiv.

Des législations trop rares, et trop peu cohérentes

Dans ce contexte, les syndicats européens réclament une loi qui prévoirait des températures maximales pour travailler en extérieur. Le texte a été déposé ce lundi devant la Commission européenne.

« Les travailleurs sont chaque jour en première ligne de la crise climatique et ils ont besoin d’une protection pour faire face aux dangers toujours plus grands des températures extrêmes », martèle Claes-Mikael Stahl, secrétaire général adjoint de la Confédération européenne des syndicats.

La CES a rappelé que la plupart des pays de l’UE n’ont pas de législation sur les températures maximales sur les lieux de travail, bien que la Belgique, la Hongrie et la Lettonie aient toutes des restrictions d’activité.

12 morts en France en 2020

Certains pays, dans le sud surtout, ont déjà passé ce cap, mais il n’y a aucune uniformité des normes et des seuils à partir desquels celles-ci s’appliquent. Et de nombreux pays restent relativement peu préparés aux grandes chaleurs : la France par exemple, pourtant durement frappée à plusieurs reprises par les canicules, ne possède aucune loi sur le travail en extérieur par fortes chaleurs. La Confédération des syndicats européens estime pourtant que celles-ci ont causé la mort de 12 personnes suite à une exposition sur leurs lieux de travail, et ce rien qu’en 2020.

« Les travailleurs sont en première ligne de la crise climatique tous les jours, et ils ont besoin de protections pour faire face au danger toujours plus grand des températures extrêmes », a ajouté Claes-Mikael Stahl. Il a rappelé que la CES estimait que l’UE avait besoin d’une législation à l’échelle du continent sur les températures maximales de travail, car « la météo ne respecte pas les frontières nationales. Les politiciens ne peuvent pas continuer à ignorer le danger que courent nos travailleurs les plus vulnérables depuis le confort de leurs bureaux climatisés. »

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