Ukraine, hausse des taux d’intérêts: les marchés américains et européens en mauvaise posture

Les marchés boursiers restent dans la tourmente. Les inquiétudes concernant la hausse des taux d’intérêt et les tensions à la frontière entre l’Ukraine et la Russie poussent les marchés boursiers à la baisse. Après le premier jour de cotation de cette semaine, l’indice belge Bel20 a plongé sous la barre symbolique des 4.000 points.

Les marchés boursiers ne se portent pas bien. Les investisseurs s’inquiètent, entre autres, des tensions à la frontière entre la Russie et l’Ukraine. La semaine dernière, des images ont fait surface montrant, entre autres, des véhicules militaires russes en train d’être déplacés au Belarus. Le président russe Vladimir Poutine a ensuite parlé d’un exercice militaire. Quoi qu’il en soit, les tensions croissantes à la frontière avec l’Ukraine ont amené le Royaume-Uni et les États-Unis à retirer les familles des diplomates d’Ukraine.

Menace de hausse des taux d’intérêt

Une guerre imminente n’est jamais une bonne nouvelle pour les marchés boursiers. Après tout, cela pourrait avoir de lourdes conséquences sur l’économie. De nombreux investisseurs en prennent donc pour leur argent. La réunion sur les taux d’intérêt de la Réserve fédérale mercredi joue également des tours aux investisseurs. Il est à craindre que Jerome Powell, le président de la banque centrale américaine, augmente les taux d’intérêt plus rapidement que prévu pour garder l’inflation sous contrôle. Le marché s’attend actuellement à quatre hausses de taux d’intérêt en 2022.

Enfin, les investisseurs s’inquiètent des résultats des entreprises. Pensez, par exemple, à la chute vertigineuse de Netflix la semaine dernière. L’action a chuté de quelque 24% après l’annonce des résultats trimestriels. Au moment où nous écrivons ces lignes, l’action a perdu 5% sur la journée.

Aux États-Unis, les principaux indices boursiers perdent du terrain depuis plusieurs semaines. La semaine dernière, le Nasdaq était dans le rouge pour la quatrième semaine consécutive, avec une baisse de 7,6% rien que sur la semaine passée. Le Dow et le S&P 500 ont alors terminé leur troisième semaine consécutive de pertes.

Tableaux boursiers rouges

Au cours de la première journée de négociation de cette semaine, la nervosité des marchés boursiers n’a certainement pas disparu. Après environ deux heures d’échanges, le S&P 500 est dans le rouge de 2,85% et le Dow Jones est en baisse de 2,5%. Le Nasdaq, avec une baisse de 4,1%, est une fois de plus le plus grand perdant. Après cinq heures de négociations, les trois indices tournent autour des -2%.

Les investisseurs européens n’ont pas non plus échappé à la vague de vente. Le Bel20 a clôturé la journée de négociation avec une perte de 3,75%. L’indice vedette belge a ainsi terminé sur 3.993 points, son plus bas niveau depuis mai 2021. Aperam a été le plus grand perdant du Bel20 avec une baisse de 8,4 pour cent. Il y avait une exception dans le Bel20 : Proximus. L’action de la société de télécommunications a augmenté de 1,7%. L’Eurostoxx50 a clôturé la journée de négociation rouge sang par une baisse de 4,1%.

Et qu’en pensent les experts ? David Kostin, stratège en chef chez Goldman Sachs, ne regarde pas l’avenir proche avec des lunettes roses. Selon lui, il y a trop peu de catalyseurs pour que les bourses se redressent à court terme.

Michael Wilson, stratège chez Morgan Stanley, a écrit dans une note lundi que « l’hiver arrive » (winter is coming, une référence à la série populaire de HBO Game of Thrones). Il n’exclut pas que la nervosité à l’égard des décisions des banques centrales en matière de taux d’intérêt doive céder le pas aux préoccupations relatives au ralentissement de la croissance économique. Selon lui, il est donc beaucoup trop tôt pour acheter ou vendre des actions.

L’économiste belge Geert Noels a commenté sur Twitter que « nous ne devrions pas mettre toutes les actions dans le même sac ». « Il y en a qui devraient être à un niveau beaucoup plus bas, parce qu’elles sont basés sur l’air. D’autres ont des flux de trésorerie solides et une forte croissance », dit-il.

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