Pour la ministre flamande Cieltje Van Achter (N-VA), une interdiction des médias sociaux pour les jeunes de moins de 16 ans n’est pas nécessaire. Toutefois, elle appelle à une « réglementation stricte et à une orientation consciente ».
Principaux renseignements
- La ministre flamande Cieltje Van Achter (N-VA) n’est pas favorable à une interdiction des médias sociaux pour les jeunes de moins de 16 ans.
- Par cette déclaration, la ministre répond à une discussion qui fait de plus en plus surface en Flandre et dans d’autres pays.
- Selon elle, l’éducation aux médias et une réglementation plus stricte devraient être utilisées.
Au cours des derniers mois, la question de l’interdiction des médias sociaux chez les jeunes adolescents a été débattue dans le monde entier. Dans la plupart des pays, comme la Belgique, les médias sociaux sont interdits jusqu’à 13 ans. En Australie, cet âge a récemment été porté à 16 ans, et le débat est également en cours aux Pays-Bas et au Royaume-Uni.
En Flandre, la ministre flamande du bien-être, Caroline Gennez (Vooruit), a récemment fait part de son inquiétude concernant les médias sociaux chez les jeunes. « J’appelle à un débat sérieux, au sein de la société et de ce gouvernement, sur l’interdiction des médias sociaux pour les enfants », a-t-elle déclaré. La ministre réagissait ainsi aux chiffres alarmants concernant le suicide, les pensées suicidaires et les comportements autodestructeurs graves chez les jeunes.
Les médias sociaux aussi utiles
Le ministre flamand Cieltje Van Achter (N-VA) avait déjà fait savoir à l’époque qu’il n’était pas favorable à une telle interdiction et l’a répété cette semaine dans un article d’opinion paru dans De Morgen. Selon Van Achter, les médias sociaux présentent également de nombreux avantages. Par exemple, ils aident les jeunes isolés, leur permettent de s’exprimer et de nouer des amitiés, et peuvent même être une bouée de sauvetage pour certains. Ce dernier point a d’ailleurs été démontré dans une étude de l’université d’Amsterdam.
De plus, selon la ministre, une interdiction n’a pas de sens. Elle craint que les jeunes ne cachent leur consommation, ce qui la rendrait encore moins contrôlable. En outre, une interdiction inciterait les plateformes de médias sociaux à ne plus faire d’efforts pour protéger les jeunes.
Éducation aux médias
Cieltje Van Achter, quant à elle, appelle à un engagement en faveur de l’éducation aux médias. « De cette manière, nous éduquons nos jeunes sur le fonctionnement des algorithmes, nous leur apprenons à utiliser les médias sociaux de manière responsable et nous leur apprenons à réagir face à un comportement inapproprié », explique-t-elle.
Les parents ont également leur part de responsabilité, notamment lorsqu’ils rendent leurs enfants visibles sur les médias sociaux. L’éducation aux médias, c’est aussi être conscient de l’empreinte numérique que l’on crée en tant qu’adulte, souvent avant même qu’un enfant ne puisse choisir ce qu’il veut partager. L’éducation aux médias n’est pas une matière que l’on « termine » un jour. C’est une compétence qui dure toute la vie et dans laquelle nous devons, en tant que société, investir en permanence.
Réglementation
Outre les orientations, Van Achter souhaite également que l’on s’efforce de mettre en place une réglementation stricte. Ces lignes directrices devraient provenir de l’Europe. Le ministre lui-même est actuellement en pourparlers avec les plateformes de médias sociaux au sujet de mesures et d’initiatives supplémentaires visant à protéger les mineurs.
Toute personne ayant des questions sur le suicide ou ayant besoin d’une conversation peut contacter la Suicide Line au numéro gratuit 1813 et sur le site preventionsuicide.be.
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