Le Sommet européen de Prague n’aura pas débouché sur un accord pour un plafonnement du prix du gaz. Tout le monde s’accorde néanmoins pour agir, mais pas sur la manière. La balle est donc renvoyée à la Commission, ce qui agace certains dirigeants, dont Alexander De Croo et le Premier ministre italien, Mario Draghi.
C’était malheureusement attendu. Le Sommet informel de Prague n’allait pas déboucher sur des discussions au finish. Deux camps s’opposent toujours sur la mise en place d’un plafonnement du prix du gaz. 15 pays, dont la Belgique, estiment qu’il faut agir au plus vite. 3 pays s’y opposent : l’Allemagne, les Pays-Bas et le Danemark (dont le gouvernement de la Première ministre Mette Frederiksen vient de tomber).
Ces 3 pays craignent que mettre en place un plafonnement nuise à notre approvisionnement. Ils s’accordent néanmoins avec le premier groupe pour dire qu’il faut agir sur les prix, mais comment ?
La dernière proposition en date émane de la Belgique, de l’Italie, de la Grèce et de la Pologne. Elle vise à instaurer une sorte de « serpent gazier », qui fixe un prix central avec une variation à la hausse et à la baisse de 5% autour de ce prix.
Impatience
La Belgique et l’Italie plaident depuis des mois pour un plafonnement des prix du gaz. Le Premier ministre Alexander De Croo se réjouit que « 23 ou 24 » pays soutiennent désormais cette solution, même s’il n’a pu cacher une certaine forme « d’impatience ». Mario Draghi a eu des mots plus durs et pointe du doigt « la lenteur de la Commission », jugeant que l’UE avait « 7 mois de retard ». Il est vrai que la Commission s’est longtemps placée du côté de l’Allemagne, Ursula von der Leyen faisant l’objet de lourdes pressions pour qu’elle se détache de sa mère patrie.
Quoi qu’il arrive, on comprend qu’il n’y aura pas d’accord avant le prochain sommet européen, qui aura lieu le 20 et 21 octobre prochain. En attendant, la Commission est renvoyée à ses devoirs, et les États membres à leurs finances publiques. Même si tout le monde ne peut pas se permettre de dégager 200 milliards d’euros pour soutenir les ménages et entreprises.