Principaux renseignements
- Les responsables de l’application des lois affirment que le cryptage entrave leur capacité à enquêter sur des délits graves tels que l’exploitation des enfants et le trafic de stupéfiants, et à engager des poursuites.
- L’Union européenne travaille activement à l’élaboration d’une législation visant à résoudre le problème de l’accès des forces de l’ordre aux communications cryptées, tandis que des entreprises technologiques comme Signal jurent de résister à toute tentative de créer des « portes dérobées » dans les systèmes cryptés.
- La création d’une porte dérobée sélective n’accordant qu’un accès autorisé semble impossible, ce qui laisse l’Europe à la croisée des chemins, sans qu’aucune solution satisfaisante ne soit en vue.
Accès aux communications cryptées
Dans toute l’Europe, l’accès des services répressifs aux communications cryptées fait l’objet d’un débat animé.
La montée en puissance des gangs de jeunes qui commettent des crimes violents, notamment des meurtres et des explosions, a mis en lumière les défis posés par les applications de messagerie cryptées. Les représentants des forces de l’ordre affirment que les criminels exploitent ces plateformes pour recruter, coordonner et planifier des activités criminelles. Ils affirment que le cryptage entrave leur capacité à enquêter et à poursuivre des infractions graves telles que l’exploitation des enfants et le trafic de stupéfiants.
Position du gouvernement et des forces de l’ordre
Le ministre danois de la justice, Peter Hummelgaard, insiste sur la nécessité d’un « accès légal » aux communications cryptées, déclarant que lutter contre la criminalité sans cet accès équivaut à avoir les yeux bandés. Il suggère que les plateformes qui refusent de coopérer s’exposent à des conséquences, ce qui implique qu’elles pourraient être retirées des marchés si elles ne se conforment pas aux demandes des forces de l’ordre.
L’Union européenne travaille activement à l’élaboration d’une législation visant à résoudre ce problème. La stratégie de sécurité intérieure de l’Union propose d’explorer l’accès « légal et efficace » aux données pour les forces de l’ordre, tout en recherchant des solutions technologiques pour surmonter les obstacles liés au cryptage. Une proposition de loi sur la conservation des données obligerait les services de messagerie à stocker les données des utilisateurs pendant des durées spécifiques, en dépit de contestations juridiques antérieures soulevant des problèmes de protection de la vie privée.
Inquiétudes en matière de protection de la vie privée
Toutefois, la tendance à l’affaiblissement du cryptage se heurte à une forte opposition de la part des défenseurs de la vie privée, des experts en cybersécurité et des agences de renseignement qui privilégient les droits individuels par rapport à l’accès des forces de l’ordre. Selon eux, l’affaiblissement du cryptage met en péril la sécurité de tous les utilisateurs et pourrait pousser les activités criminelles vers des plateformes moins accessibles.
Des entreprises technologiques comme Signal ont promis de résister à toute tentative de créer des « portes dérobées » dans les systèmes cryptés, menaçant de se retirer des pays mettant en œuvre de telles mesures. Le débat s’articule autour d’une question fondamentale : les forces de l’ordre peuvent-elles accéder aux données cryptées sans compromettre la sécurité des citoyens ordinaires ?
Le dilemme et sa résolution potentielle
D’un point de vue mathématique, il semble impossible de créer une porte dérobée sélective qui n’accorde qu’un accès autorisé. Toute vulnérabilité exploitée par les forces de l’ordre pourrait également l’être par des acteurs malveillants. Ce dilemme place l’Europe à la croisée des chemins, avec la possibilité de légiférer pour accorder à la police l’accès aux communications cryptées ou de poursuivre indéfiniment le débat sans parvenir à une solution satisfaisante.
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