La volte-face de la Commission : Ursula von der Leyen ouvre la porte à un plafonnement des prix du gaz

La présidente de la Commission a-t-elle cédé à la pression d’un nombre grandissant de partenaires européens ? Il est encore trop tôt pour le dire, mais elle ouvre la voie.

Contre toute attente, Ursula von der Leyen s’est dit prête, ce mercredi, devant le Parlement européen, à envisager un plafonnement des prix du gaz. « Une solution temporaire jusqu’à ce que nous ayons développé un nouvel indice européen des prix qui assure un meilleur fonctionnement du marché », a-t-elle déclaré.

La présidente a expliqué que l’indice des prix de référence, le TTF néerlandais, donne en effet trop de poids au gaz (russe) acheminé par gazoduc et pas assez au GNL (américain). Or depuis la crise ukrainienne, l’approvisionnement, comme vous le savez, a été complètement chamboulé.

Il n’y a encore aucun détail sur ce plafonnement des prix. La présidente a seulement indiqué qu’elle lancerait la proposition dans une lettre adressée aux chefs d’État et de gouvernement d’ici le sommet informel de Prague, ce vendredi.

On sait que la pression devenait intense autour de von der Leyen, accusée de trop respecter ses compatriotes allemands, jusque-là farouchement opposés à tout plafonnement des prix du gaz.

Mais en mettant un plan national à 200 milliards d’euros sur la table sans concertation, l’Allemagne a fâché ses partenaires européens. Même le Premier ministre Alexander De Croo a eu des mots inhabituellement durs à l’égard de son voisin. Et la pression émanait également de la Commission en interne, des commissaires comme le Français Thierry Breton et l’Italien Paolo Gentiloni montant au créneau.

Voilà comment on en arrive à une complète volte-face de la Commission.

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