Principaux renseignements
- Les grands détaillants et producteurs alimentaires britanniques plaident pour une simplification des procédures commerciales concernant les denrées alimentaires et les boissons entre le Royaume-Uni et l’Union européenne.
- Selon eux, la bureaucratie actuelle complique l’approvisionnement en produits variés et abordables, tant sur le marché national qu’international.
- Ils proposent un accord vétérinaire harmonisant les normes de sécurité alimentaire ou reconnaissant leur équivalence, afin de faciliter les flux de marchandises à travers la Manche et la mer d’Irlande.
Un appel urgent à la simplification
Des grands noms de la distribution et de la production britannique, dont Marks & Spencer, Sainsbury’s et Asda, demandent à l’Union européenne d’alléger les procédures commerciales pour les produits alimentaires. Ceci explique The Guardian. Ces règles, devenues bien plus complexes depuis le Brexit, auraient déjà coûté environ deux milliards de livres sterling au secteur.
Selon ces entreprises, réduire la charge bureaucratique bénéficierait non seulement aux producteurs, mais aussi aux consommateurs. Ces derniers retrouveraient ainsi accès à un large choix de produits abordables sur les marchés britannique et internationaux.
Accord vétérinaire
Dans une lettre adressée au commissaire européen Maroš Šefčovič, les entreprises plaident en faveur d’un accord vétérinaire : un accord entre États souverains visant à aligner leurs règles et normes en matière de santé animale, de sécurité alimentaire et de santé publique, ou à reconnaître leurs contrôles respectifs comme équivalents. Un tel accord permettrait d’harmoniser les normes de sécurité alimentaire ou de reconnaître leur équivalence, ce qui faciliterait considérablement les échanges entre le Royaume-Uni et l’Union européenne.
Cet appel intervient alors que le Royaume-Uni tente de rétablir ses relations avec l’UE, tout en poursuivant un accord commercial avec les États-Unis. Le Parti travailliste britannique a d’ailleurs promis dans son programme électoral de conclure un tel accord vétérinaire avec l’UE.
Paperasserie et retards
Le système actuel exige une documentation exhaustive. Par exemple, des certificats sanitaires d’exportation sont nécessaires, souvent rédigés uniquement par du personnel spécialisé. Cela entraîne des retards et des coûts supplémentaires.
Les exigences du cadre de Windsor, selon lesquelles les produits destinés à l’Irlande du Nord doivent être étiquetés comme « non destinés à l’UE », complexifient encore la procédure.
Un exemple récent illustre la fragilité du système : lorsque les crèmes desserts ont soudainement été reclassées comme produits laitiers plutôt que comme produits composés, des pénuries sont apparues dans les magasins d’Irlande et d’Irlande du Nord. Les autorisations et contrôles appropriés faisaient défaut.
Équilibre entre commerce et sécurité
Selon des rapports, le gouvernement britannique serait prêt à aligner davantage sa réglementation sur la viande fraîche et les produits laitiers sur celle de l’UE. Cela simplifierait le commerce, mais pourrait compliquer les négociations avec les États-Unis.
D’après les chiffres de la Food & Drink Federation, les exportations britanniques de produits alimentaires vers l’UE ont chuté de trente-quatre pour cent l’année dernière par rapport à l’année précédant le Brexit. Dans le même temps, les importations en provenance de l’UE ont augmenté, en partie parce que le Royaume-Uni a reporté à plusieurs reprises les contrôles par crainte de l’inflation.
Prévenir la propagation des maladies animales
Cependant, les contrôles actuels ne sont pas sans raison. Ils sont cruciaux pour prévenir la propagation des maladies animales. La semaine dernière, le gouvernement britannique a d’ailleurs interdit l’importation de viande et de produits laitiers en provenance d’Europe, suite à une recrudescence de fièvre aphteuse sur le continent.
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