Les entreprises européennes restent optimistes malgré l’incertitude mondiale


Principaux renseignements

  • La confiance des entreprises européennes se maintient dans le contexte de la baisse de régime aux États-Unis, 58 pour cent des entreprises de taille moyenne exprimant des sentiments positifs pour l’année à venir.
  • La baisse de confiance des entreprises américaines fait suite aux récents changements politiques et à la mise en œuvre de nouveaux tarifs douaniers, qui ont alimenté l’incertitude économique mondiale.
  • Les entreprises européennes adoptent une approche plus prudente, avec des prévisions de croissance du chiffre d’affaires légèrement inférieures à la moyenne mondiale, et des prévisions de rentabilité également inférieures à la moyenne mondiale.

Le dernier International Business Report (IBR) de Grant Thornton révèle des niveaux de confiance contrastés entre l’Union européenne et les États-Unis. Dans l’UE, l’optimisme concernant les perspectives économiques est resté largement stable, 58 pour cent des entreprises de taille moyenne exprimant des sentiments positifs pour l’année à venir. Ce léger recul par rapport au trimestre précédent contraste fortement avec la baisse de 7 points de pourcentage de l’optimisme des entreprises américaines de taille moyenne, bien que leur niveau reste relativement élevé (81 pour cent).

Baisse de la confiance des entreprises américaines

La baisse de confiance des entreprises américaines fait suite à de récents changements politiques et à la mise en œuvre de nouveaux tarifs douaniers début mars, qui ont alimenté l’incertitude économique mondiale. À l’inverse, l’Union européenne semble mieux résister à cette tempête. Leslie Van den Branden, associé directeur de Grant Thornton Belgique, observe que « malgré le climat commercial difficile, la confiance des entreprises européennes reste relativement constante », soulignant la résilience des entreprises de taille moyenne dans la région.

Escalade des tensions commerciales et de l’incertitude

Cependant, la récente escalade des tensions commerciales entre les États-Unis et les principaux partenaires commerciaux, exacerbée par les nouvelles mesures du président Trump annoncées le 2 avril, menace d’amplifier encore cette incertitude. Ces mesures sont susceptibles d’avoir un impact significatif sur les flux commerciaux internationaux, de perturber potentiellement les chaînes de valeur mondiales et de modifier la dynamique au sein des relations commerciales internationales. Les entreprises européennes sont susceptibles d’adopter une approche plus prudente et de réévaluer leurs stratégies pour s’adapter à ce paysage en évolution.

Une approche plus prudente

Alors que la confiance globale en Europe persiste, d’autres indicateurs suggèrent un sentiment croissant de prudence. Par exemple, 58 pour cent des entreprises européennes interrogées prévoient une croissance de leur chiffre d’affaires au cours de l’année à venir, ce qui est légèrement inférieur à la moyenne mondiale de 66 pour cent et nettement inférieur au chiffre de 72 pour cent enregistré aux États-Unis. De même, les prévisions de rentabilité dans l’UE sont à la traîne (49 pour cent contre 63 pour cent au niveau mondial), ce qui laisse présager une pression sur les marges probablement due à l’augmentation des coûts et à l’inflation persistante.

Les entreprises européennes affichent une attitude plus réservée

Les entreprises européennes affichent également une attitude plus réservée à l’égard de l’internationalisation. Seules 43 pour cent d’entre elles prévoient une augmentation de leurs exportations au cours des 12 prochains mois, contre 53 pour cent au niveau mondial et 61 pour cent aux États-Unis, malgré les nouvelles barrières commerciales. Cela suggère que les entreprises européennes se concentrent clairement sur le renforcement des marchés existants plutôt que sur l’expansion vers de nouveaux territoires.

Priorités d’investissement des entreprises européennes

La technologie reste l’une des principales priorités d’investissement des entreprises européennes, 57 pour cent d’entre elles prévoyant d’augmenter leurs dépenses informatiques, ce qui est légèrement inférieur à la moyenne mondiale de 68 pour cent. Toutefois, l’appétit des investisseurs pour le développement durable diminue. Seules 48 pour cent des entreprises européennes prévoient d’investir dans ce domaine, contre 55 pour cent au niveau mondial et 63 pour cent aux États-Unis.

Les initiatives en matière de développement durable

Cette tendance pourrait être attribuée à l’intérêt croissant porté à la proposition Omnibus de la Commission européenne, qui vise à modifier certains piliers clés du Green Deal européen afin d’améliorer la compétitivité entre les pays de l’UE et de simplifier les exigences en matière de rapports. L’approbation récente de la proposition « Stop the Clock » accorde une prolongation de deux ans aux entreprises qui entrent actuellement dans son champ d’application.

Les investissements à court terme

Van den Branden note que cette situation suggère que les entreprises européennes donnent actuellement la priorité aux investissements à court terme axés sur la réduction des coûts et l’amélioration de l’efficacité, en accordant moins d’importance aux objectifs de durabilité à long terme. Il observe également un changement au sein de leur réseau, où les budgets initialement alloués aux rapports de durabilité sont redirigés vers d’autres initiatives (de durabilité) plus axées sur l’impact que sur la conformité.

La question reste de savoir comment les investissements dans le développement durable vont évoluer dans cet environnement incertain et quelles sont les étapes essentielles pour maintenir l’accent sur les objectifs à long terme.

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