Sommes-nous enfin sortis de l’auberge? Selon une étude japonaise, « le variant Delta s’éradique par lui-même »

Trois mois après que le variant Delta a provoqué un nombre record de 26.000 infections quotidiennes au Japon, les nouveaux cas dans le pays ont fortement diminué pour passer sous la barre des 200 au cours des dernières semaines. Selon les chercheurs, cela est dû au fait que le variant est en train de « s’éradiquer ».

Le Japon a déjà eu cinq vagues du coronavirus. La dernière a été précipitée par le variant Delta du coronavirus, qui est aussi actuellement dominant en Belgique. Au Japon, environ 75 % des habitants sont vaccinés, ce qui est, là aussi, comparable à notre pays. Et ce qui est remarquable, c’est que le nombre d’infections y a récemment fortement diminué.

Éradication naturelle

Les experts avancent plusieurs raisons pour expliquer cette forte diminution. Les facteurs possibles sont la distanciation sociale et le port du masque, qui sont désormais profondément ancrés dans la société japonaise. Mais la principale raison pourrait être liée aux modifications génétiques que le coronavirus subit pendant la reproduction, au rythme d’environ deux mutations par mois.

Selon une théorie potentiellement révolutionnaire d’Ituro Inoue, professeur à l’Institut national de génétique du Japon, le variant Delta a accumulé, au Japon, trop de mutations dans la protéine nsp14 du virus, dite non structurelle, qui corrige les erreurs. En conséquence, le virus a eu du mal à corriger les erreurs à temps, ce qui a finalement conduit à son « autodestruction ».

Les chercheurs pensaient que le variant Delta, qui serait plus de deux fois plus infectieux que les variants précédents et pourrait provoquer une maladie plus grave chez les personnes non vaccinées, aurait une diversité génétique beaucoup plus vivante.

De façon surprenante, ils ont trouvé le contraire. « Nous avons été littéralement choqués lorsque nous avons vu les résultats », a déclaré le professeur Inoue au Japan Times.

« Le variant Delta au Japon était hautement transmissible et excluait les autres variants. Mais à mesure que les mutations s’accumulaient, nous avons pensé qu’il était devenu un virus défectueux et qu’il n’était plus capable de faire des copies de lui-même. Comme le nombre de cas n’a pas augmenté, nous pensons qu’à un moment donné, au cours de ces mutations, il s’est dirigé vers sa propre extinction naturelle. »

SRAS

La théorie d’Inoue pourrait également contribuer à expliquer pourquoi l’épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère, ou SRAS, de 2003 s’est arrêtée brusquement. Une expérience in vitro, au cours de laquelle les chercheurs ont provoqué des mutations dans la protéine nsp14 du virus à l’origine du SRAS, a permis de constater que le virus était finalement incapable de se répliquer à mesure que les mutations s’accumulaient.

(ChPo)

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