Quelle est la probabilité que la Réserve fédérale opte pour une hausse moins importante des taux d’intérêt ?

Les marchés boursiers ont réagi positivement au chiffre plus faible que prévu de l’inflation la semaine dernière. Cela augmente la probabilité que la Réserve fédérale augmente moins fortement les taux d’intérêt en décembre. Certains responsables de la Fed ont, quant à eux, averti que la banque centrale américaine avait encore beaucoup de chemin à parcourir.

Pourquoi est-ce important ?

La Réserve fédérale a déjà relevé ses taux directeurs cette année de 3,75 points de pourcentage pour les porter entre 3,75 et 4 %. Ce faisant, l'institution monétaire espère faire baisser l'inflation galopante.

L’actu : Wall Street a bondi dans la seconde moitié de la semaine dernière après la publication du rapport sur l’inflation par le ministère américain du Travail. Il montre que la vie outre-Atlantique est devenue 7,7 % plus chère par rapport à l’année dernière. C’était 20 points de base de moins que prévu.

  • Les investisseurs espèrent que le chiffre de l’inflation plus faible que prévu entraînera des hausses moins brutales des taux d’intérêt. La hausse des taux d’intérêt rend les actifs à revenu fixe plus lucratifs, ce qui incite les investisseurs à échanger leurs actions contre de tels produits d’investissement. De plus, la dette devient plus coûteuse pour les entreprises, ce qui exerce une pression sur les marges bénéficiaires.
  • Le marché s’attend actuellement à une augmentation de 50 points de base. Au cours des quatre réunions précédentes, la Fed a relevé les taux d’intérêt de 75 points de base à chaque fois.

Les détails : la prochaine réunion sur les taux d’intérêt de la Réserve fédérale aura lieu les 13 et 14 décembre. En prévision de cette réunion, plusieurs responsables de la Fed soulignent que le resserrement de la politique monétaire ne prendra pas fin de sitôt.

  • La Fed vise une inflation moyenne de 2 %. Actuellement, la dépréciation monétaire est presque quatre fois supérieure à cet objectif.
  • Christopher Waller, membre du Conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale, a déclaré dimanche que la Fed pourrait relever les taux d’intérêt moins fortement lors de la prochaine réunion. Il a toutefois ajouté que les responsables politiques souhaiteraient disposer de données plus comparables avant de lever le pied. « Le marché semble prendre de l’avance sur lui-même. Tout le monde a besoin de prendre une grande respiration et de se calmer. Nous avons encore un long chemin à parcourir », a-t-il déclaré.
  • Hier, par exemple, les prix à la production américains ont été publiés. Il en ressort qu’ils ont augmenté de 0,2 % sur une base mensuelle, après une hausse de 0,2 % également en septembre. C’est 20 points de base de moins que prévu, donc c’est aussi un signe positif pour les investisseurs.
  • Plus tard dans la semaine, d’autres chiffres donneront une indication de l’état de l’économie américaine, notamment la production industrielle et les ventes au détail.

Le vice-président s’exprime : Lael Brainard, vice-présidente de la Réserve fédérale, n’a pas non plus exclu la possibilité que la Fed privilégie une hausse des taux moins importante en décembre.

  • Dans une interview accordée à Bloomberg lundi, elle a fait remarquer qu’une hausse plus faible des taux en décembre pourrait bien être le bon choix politique.
  • La vice-présidente a ajouté une note importante : « Nous avons beaucoup de travail devant nous. Un difficile exercice d’équilibre nous attend. » Une hausse trop brutale des taux d’intérêt pourrait faire entrer les États-Unis en récession. L’inflation pourrait alors remonter si la Fed retire trop rapidement son pied de la pédale de frein.

Et que dit le président de la Fed, Jerome Powell ? Le chef de la banque centrale a indiqué qu’une hausse moins sévère des taux d’intérêt pourrait lui donner, ainsi qu’à son équipe, un peu plus de marge de manœuvre pour analyser l’impact du resserrement de la politique monétaire sur l’économie.

  • Mais il a également déclaré, tout en commentant la décision sur les taux d’intérêt, que les taux directeurs de l’année prochaine pourraient bien être plus élevés que les 4,6 % prévus par la plupart des responsables politiques en septembre.

(JM)

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