Mercredi dernier, les prix du pétrole sont tombés à leur plus bas niveau depuis un mois. Et ce, malgré le conflit en cours en Ukraine et l’offre restreinte sur le marché. Yergin cite trois raisons qui explique cette situation
Les prix du pétrole sont en hausse depuis l’année dernière, atteignant des sommets après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Mais depuis la fin mai, le prix du baril de Brent de référence est passé de plus de 120 dollars à environ 110 dollars au moment de la rédaction de cet article, soit une baisse de 10 %. Les contrats à terme WTI ont plongé de plus de 9 % au cours de la même période.
Récession
Selon Yergin, vice-président de la société de données S&P Global, la banque centrale américaine, la Réserve fédérale, est la principale responsable de cette situation.
- La Fed choisit de chasser l’inflation, même au risque de faire basculer l’économie dans la récession.
- Il sera difficile de resserrer la politique monétaire sans payer un lourd tribut économique, a admis mercredi le président de la Fed, Jerome Powell.
- Cette situation va se répercuter sur le marché du pétrole, a laissé entendre l’historien du marché au média économique américain CNBC.
La guerre économique de Poutine
Un autre facteur qui fait baisser les prix du pétrole est la guerre économique que l’autocrate russe Vladimir Poutine mène avec l’Europe.
- « Poutine a étendu la guerre du champ de bataille en Ukraine à une guerre économique en Europe, où il tente de créer des difficultés pour briser la solidarité européenne« , peut-on lire.
- La Russie a interrompu ses livraisons de gaz vers l’Europe via le gazoduc Nord Stream 1. Le Kremlin a arrêté les livraisons en Finlande, en Pologne, en Bulgarie, mais aussi à la société danoise Orsted, à la société néerlandaise GasTerra et au géant de l’énergie Shell (pour ses contrats allemands), entre autres, en raison d’un différend concernant les paiements en roubles.
- Ces mesures ont alimenté les craintes d’un hiver difficile en Europe.
Les gouvernements de notre continent se précipitent maintenant pour remplir leurs réserves de gaz. Pour l’heure, 50% des stocks sont remplis, mais il en faudrait 80 à 90%, a estimé il y a quelques semaines l’Europe.
Chine
En outre, les perspectives de la demande de la Chine, le plus grand consommateur de pétrole au monde, sont incertaines. Et cela joue certainement aussi un rôle dans la baisse des prix, selon Yergin.
À propos, la Russie est devenue le principal fournisseur de pétrole brut de la Chine. Selon les données de Bloomberg, la Chine a importé près de 8,42 millions de tonnes de pétrole brut de Russie en mai dernier, soit 28,5 % de plus qu’en avril. Jusqu’à présent, l’Arabie saoudite était considérée comme le principal partenaire pétrolier de la République populaire de Chine.
(BL)