Pas d’avion, pas de critiques : voici la parade de Bernard Arnault pour échapper à l’opprobre public

L’avion privé de Bernard Arnault et du groupe LVMH avait disparu des radars. Il s’avère maintenant que le Français le plus riche au monde a vendu son avion pour louer d’autres appareils. Ses déplacements en jet privé, suivis de près par un compte Twitter dédié, avaient suscité l’opprobre public.

Pourquoi est-ce important ?

Elon Musk, Kylie Jenner, Taylor Swift... les stars et les milliardaires américains se font critiquer pour leurs déplacements - fortement polluants - en jet privé, sur des distances parfois très courtes. Des comptes Twitter dédiés suivent les vols de près et partagent les déplacements au grand public. La tendance s'est également développée en France cet été, suscitant de vives polémiques sur ces jets. Un ancien symbole ultime de la réussite, aujourd'hui entaché.

Dans l’actu : Bernard Arnault a vendu le jet privé du groupe LVMH et loue désormais des avions.

« Effectivement, avec toutes ces histoires, le groupe avait un avion et nous l’avons vendu », explique le milliardaire à la radio française Radio Classique (qui fait partie de la galaxie LVMH), en début de semaine. « Le résultat maintenant est que personne ne peut voir où je vais parce que je loue des avions quand j’utilise des avions privés ».

  • Pour son fils Antoine, c’est également un élément qui permet d’échapper au regard indiscret des concurrents. « Ce n’est pas très bon que nos concurrents puissent savoir où nous sommes à tout moment », explique-t-il sur les ondes de la même radio. « Ça peut donner des idées, ça peut aussi donner des pistes, des indices ».

Le contexte : Arnault « rendu fou » par ce suivi méticuleux.

  • Le plus visé par les critiques, en France, était Bernard Arnault, homme fort de l’empire du luxe LVMH. C’est le Français le plus riche, et le troisième homme le plus riche de la planète, avec une fortune estimée à 134 milliards de dollars, juste derrière Bezos (138 milliards) et Musk (209 milliards).

  • Arnault n’a pas du tout apprécié voir sa vie privée exposée au grand public, et d’être accusé de polluer plus en un mois qu’un citoyen moyen pendant des décennies, en résumé.

  • Dans un premier temps, il a changé le lieu d’immatriculation de son avion, le premier septembre. Il n’était ainsi plus traçable dans les données publiquement accessibles, selon le compte Twitter dédié, nommé « I fly Bernard« , qui était à l’origine de la polémique.

  • Cette semaine, il s’avère donc que Bernard Arnault a vendu son avion.

  • Les vols effectués avec des jets loués sont traçables (et sont déjà suivis par ces pages), mais il n’est pas possible de savoir qui se trouve à bord de l’avion.

L’essentiel : Les milliardaires ne veulent pas être mal vus.

  • Il s’agit d’une tendance qui vient des Etats-Unis. Le jeune étudiant Jack Sweeney s’est fait un nom avec un compte Twitter qui reprenait les vols d’Elon Musk. L’homme fort de Tesla et SpaceX s’est par exemple fait remarquer pour un vol de 9 minutes entre deux aéroports de San Francisco, en août.
    • Une ironie pour le patron d’une entreprise qui produit des véhicules électriques avec l’argument de réduire l’empreinte écologique de la mobilité, veulent les critiques.

  • Ces polémiques sont en tout cas le marqueur d’un changement dans l’image des milliardaires. Avant, posséder un jet privé était considéré comme le summum de la réussite sociale et économique. Aujourd’hui, c’est mal vu par toute une partie de la population.

  • L’image que donnent les milliardaires leur est importante. S’il est mal vu de polluer, ils ne veulent pas être vus en train de polluer. Arnault et Musk essaient de cacher les choses plutôt que de les changer, mais cela montre déjà que l’esprit du temps est en train de basculer.
Plus