Le dernier indice Bloomberg Billionaires, qui recense les milliardaires de la planète, ne recense aucun Belge. Est-ce correct ?
Le monde compte 2 754 milliardaires en dollars, selon les calculs du consultant Wealth-X. Ils sont plus nombreux que jamais et leur richesse cumulée a encore battu tous les records. Ensemble, ils disposent maintenant de 9 200 milliards de dollars, soit 12 % du PIB mondial ou, à titre de comparaison, 19 fois la somme de tous les biens et services que la Belgique produit en un an. Cela correspond à une augmentation de 24 % en 12 mois.
Les milliardaires américains se portent particulièrement bien. Un milliardaire sur quatre dans le monde vit dans le pays dont le président est lui-même milliardaire. La plus grosse surprise de l’année passée est venue de l’Inde, qui est passée du septième au quatrième rang e, termes de fréquence des milliardaires. La Suisse, en revanche, a chuté de 2 places.
Des doutes sur les milliardaires belges
Dans nos contrées, les milliardaires sont bien plus rares, selon le dernier Bloomberg Bilionaires Index. Dans le top 500, les Pays-Bas en ont encore 2 (Charlene de Carvalho-Heineken de l’empire de la bière éponyme et Frits Goldschmeding de Randstad), la France, 11, et l’Allemagne 33. Selon Bloomberg, après la mort d’Albert Frère, la Belgique ne compterait plus aucun milliardaires parmi les 500 personnes les plus pourvues de la planète. Mais Ludwig Verduyn du site Web « Rijkste Belgen » (‘Les Belges les plus riches’) y voit matière à contestation :
« Il reste surprenant que la société américaine d’informations Bloomberg ne soit pas en mesure d’identifier un seul milliardaire belge. Dans leur mise à jour des milliardaires récemment publiée, il n’y a pas de nom belge, alors que nous pouvons citer 25 milliardaires sans aucune difficulté. Il est déjà étrange que les médias belges se contente de copier cette information. Avec la percée d’Internet, les faits n’ont apparemment plus aucune importance, seul compte ce qui est rapide et sensationnel. »
Verduyn donne comme exemples Alexandre Van Damme (AB-InBev, avec une fortune estimée à 17 milliards d’euros) et Eric Wittouck (Artal/Weight Watchers, avec une fortune estimée à 3 milliards d’euros). Pour Bloomberg, ils restent tous deux d’illustres inconnus, alors qu’ils devraient atteindre le top 500.
57 % des milliardaires sont des «self-made» men
Lorsque l’on examine la liste de Bloomberg, on constate que le nombre de milliardaires «self-made», c’est à dire de personnes qui n’ont pas hérité de leur richesse, mais qui l’ont créée elles-mêmes, continue à augmenter. C’est désormais le cas pour 57 % des personnes figurant sur la liste, alors qu’à peine 13 % ont hérité de leur fortune. Cette dernière situation est particulièrement fréquente parmi les grandes fortunes européennes. 30 autres pour cent ont hérité de l’argent, mais ont augmenté la fortune de la famille. Parmi les femmes qui figurent sur la liste, les héritières sont particulièrement nombreuses (83%). Le fait que plus d’un milliardaire sur deux ait constitué seul sa propre fortune est surtout dû à l’importance croissante des économies émergentes telles que la Chine et l’Inde.
Bezos au top, Zuckerberg au flop
Le plus gros gagnant de l’année 2018 est le patron d’Amazon, Jeff Bezos, qui a vu plus de 50 milliards de dollars de sa fortune s’envoler en fumée au cours des 4 derniers mois, mais qui a tout de même gagné 24 milliards de dollars supplémentaires au cours de l’année. Le plus gros perdant du top 10 est le patron de Facebook , Mark Zuckerberg, qui gémit sous les scandales hebdomadaires, et qui a perdu plus du quart de sa fortune, mais qui reste la septième personne la plus riche du monde.
Parmi les nouveaux venus notables dans la liste en 2018, on trouve l’Américain Tim Sweeney, qui a mis au point le jeu vidéo Fortnite, et la Britannique Denise Coates, à l’origine du Bet365 et qui, avec une fortune de 4 milliards de dollars, est maintenant dix fois plus riche que la reine d’Angleterre.
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