L’ex-ingénieur au cœur d’une affaire de vol de technologie entre Google et Uber condamné à la prison ferme

Anthony Levandowski, ex-ingénieur chez Google et multi-entrepreneur, a été condamné à 18 mois de prison pour usage de secrets commerciaux après son départ du géant de la tech. 

La décision de condamner Anthony Levandowski à 18 mois de prison ferme (alors que le bureau du procureur en avait requis 27) a été prononcée par le juge de district William Alsup, rapporte le site de TechCrunch, mardi.

Ses avocats ont fait valoir que les enquêteurs n’avaient trouvé aucune preuve concrète que l’ex-ingénieur de Google avait fait usage de ces secrets commerciaux après son départ de l’entreprise. Les défenseurs de M. Levandowski avaient plaidé pour une amende, assortie de 12 mois de détention à domicile (avec bracelet électronique) et de 200 heures de travaux d’intérêt général. Une  proposition refusée par le juge, qui a estimé que cela donnerait ‘le feu vert à tout futur ingénieur brillant pour voler des secrets commerciaux’. 

‘Aujourd’hui marque la fin de trois ans et demi de bataille et le début d’un autre long chemin à parcourir. Je suis reconnaissant envers ma famille et mes amis pour leur soutien durant cette période difficile’, a déclaré Anthony Levandowski dans une déclaration fournie par ses avocats après la condamnation.

179 millions de dollars à Google

Anthony Levandowski, l’ingénieur au coeur des affaires de vol de technologie liées à la voiture autonome entre Google et Uber, a été reconnu coupable du vol de plus de 10.000 documents téléchargés avant de quitter l’entreprise Waymo en 2016 (filiale de Google) où il était employé. Il ne devrait toutefois purger sa peine qu’une fois le coronavirus éradiqué des prisons. 

En mars dernier, Levandowski s’était déclaré en faillite après avoir été contraint par un tribunal américain de verser 179 millions de dollars à Google. Ce vol de données aurait porté un grand préjudice à Waymo, qui s’est dit satisfaite du verdict. ‘La décision du juge Alsup représente une victoire pour les lois relatives aux secrets commerciaux qui favorisent le développement de technologies de pointe’ a déclaré le porte-parole de Waymo.

En 2016, Anthony Levandowski avait quitté Waymo pour créer une start-up spécialisée dans les technologies de voitures autonomes, baptisée Otto, qui a été rachetée quelques mois plus tard par Uber. Dans le cadre de cette affaire, la firme de Mountain View a toujours soutenu qu’Uber avait comploté avec l’ex-ingénieur de Google pour voler les documents confidentiels de Waymo et ce, pour lancer une start-up rachetée ultérieurement par un concurrent de Waymo afin de permettre à ce même concurrent (Uber) de rattraper son retard sur le marché des voitures autonomes. 

Levandowski ne se dérobe pas 

Google a également accusé son ancien employé d’avoir tenté de débaucher ses anciens collègues alors qu’ils avaient un accord interdisant à Levandowski d’agir de la sorte.

La société de transport de personnes, qui avait refusé de payer les frais lorsque Google a obtenu gain de cause, fait aujourd’hui l’objet d’une plainte pour ne pas avoir respecté cet engagement. Et Anthony Levandowski, l’auteur de la plainte, n’en reste pas là, alléguant qu’Uber lui doit de l’argent en vertu de l’accord d’achat d’Otto que le géant américain n’a jamais honoré. Actuellement, la somme est évaluée à 4,1 milliards de dollars.

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