Les USA raflent la mise et deviennent la première destination des mineurs de cryptomonnaies aux dépends de la Chine

La répression d’État dans certains pays à l’égard des mineurs de cryptomonnaies, en premier lieu en Chine, a déclenché un véritable exode. Les États-Unis sont devenus en quelques mois la nouvelle première puissance en termes d’extraction de cryptomonnaies. Une situation qui s’explique aussi pour des raisons énergétiques.

Il y a moins d’un an, le monde des prospecteurs de cryptomonnaies comptait comme principal lieu de fouille la Chine, avec d’autres gisements en périphérie, notamment l’Iran. Mais ces pays ont tous, l’un après l’autre, resserré la vis sur l’ensemble du secteur crypto. En mai dernier, sous prétexte de lutter contre la consommation excessive d’électricité, le pouvoir iranien a fait interdire le minage de monnaies numériques, alors que le pays abritait 4,5% de l’activité crypto dans le monde. Quant à l’Empire du Milieu, il considère depuis septembre dernier en avoir fini avec une grande opération de régulation de « l’utilisation frauduleuse des actifs numériques » avec là aussi une interdiction de l’exploitation minière des cryptomonnaies dans plusieurs provinces.

Ruée sous le soleil texan

Ces mesures restrictives ont eu pour conséquence un véritable mouvement d’exode des mineurs vers un pays qui prend des airs de nouvelle terre promise: les États-Unis d’Amérique. Et en particulier le Texas, dont le gouverneur, Greg Abbot, a un jour déclaré sur Twitter qu’il souhaitait transformer son État en un leader mondial de la cryptomonnaie.

Et les conséquences ne se sont pas fait attendre : moins de deux mois plus tard, les USA peuvent se targuer d’occuper la première place mondiale du minage de cryptomonnaies. Le pays vient de dépasser officiellement la Chine, selon des données issues de l’Université de Cambridge. En août dernier, les États-Unis rassemblaient à eux seuls 35.4% du hashrate de bitcoins – un terme désignant la mise en réseau d’ordinateurs pour le minage de cryptomonnaies. Cela représente une hausse de 428% par rapport à septembre 2020.

Énergie verte et bon marché

Une hausse qui a tout à voir avec la répression chinoise: alors que le pays amassait plus de la moitié de l’industrie numérique auparavant, avec même un pic à 67% il y a un an, l’outil de mesure de Cambridge lui attribue un zéro pointé en matière d’extraction mondiale de bitcoins pour août 2021. Quant à l’Iran, il affiche encore 3,11% grâce aux passe-droits qu’octroie encore le régime.

Au-delà des politiques de répression, si les USA séduisent tant, c’est grâce à leur énergie, traditionnellement très bon marché. C’est d’autant plus vrai au Texas, État pétrolier qui, en plus, parie massivement sur l’énergie solaire. Un secteur de l’électricité verte qui croît rapidement et un peu partout aux USA, alors que le coût environnemental des cryptomonnaies est devenu un enjeu essentiel de cette filière particulièrement énergivore.

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