« Les talibans ont mis la main sur du matériel biométrique américain »: pourquoi c’est inquiétant pour de nombreux Afghans

Les talibans auraient saisi des dispositifs HIIDE. Il s’agit d’appareils capables d’identifier et de vérifier l’identité des personnes à l’aide de trois caractéristiques biométriques distinctes : l’iris, l’empreinte digitale et la reconnaissance faciale.

Lorsque les talibans ont déferlé sur l’Afghanistan, ils ont saisi un stock d’armes que les États-Unis avaient fourni aux forces de sécurité afghanes. Ils pourraient également s’être emparés de systèmes biométriques. Ce qui est très inquiétant.

« Nous nous rendons compte que les talibans sont désormais susceptibles d’avoir accès à diverses bases de données et équipements biométriques en Afghanistan », avait confié Human Rights First, une ONG américaine, lundi.

« Cette technologie inclut probablement l’accès à une base de données d’empreintes digitales et de scans d’iris. L’appareil est également équipé d’une technologie de reconnaissance faciale », avait-elle ajouté.

Risque de représailles des talibans

Des responsables militaires ont confirmé à The Intercept que les talibans avaient bien saisi des dispositifs biométriques connus sous le nom de HIIDE (Handheld Interagency Identity Detection Equipment) la semaine dernière.

Via ces dispositifs, les données biométriques sont couplées à des informations biographiques. Ceux-ci sont également utilisés pour accéder à des bases de données centralisées.

Les données biométriques des citoyens afghans auraient été largement collectées et utilisées dans les cartes d’identité. Les activistes craignent que ces informations ne soient utilisées par les talibans pour identifier ceux qui ont collaboré avec les États-Unis. Et pour les attaquer.

Ce ne serait pas une première. En 2016, des insurgés avaient utilisé un système biométrique gouvernemental lors d’un enlèvement massif dans la ville afghane de Kunduz. Cela leur avait permis de vérifier si les passagers du bus étaient des membres des forces de sécurité.

Les talibans avaient ensuite tué 12 de ces passagers, a rapporté à l’époque le site d’information TOLOnews.

Human Rights First a publié des manuels en anglais, en pachto et en dari sur la manière de contourner la reconnaissance biométrique. Mais l’ONG a prévenu qu’il était difficile et risqué de tromper la technologie.

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