‘Les pays en développement pourraient perdre jusqu’à 85% de leurs revenus pétroliers et gaziers’

Les responsables de l’OPEP et de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) ont exprimé lundi de ‘profondes inquiétudes’ concernant l’impact du coronavirus sur les pays en développement. Ils ont notamment souligné l’importance de la stabilité du marché, ‘les producteurs ressentant les effets de l’extrême volatilité’.

Cette déclaration fait écho à la chute vertigineuse du prix du pétrole de 10 % lors de la session précédente. Les prix à terme du pétrole brut ont eux diminué de plus de moitié depuis leur sommet en janvier. En cause: la pandémie de coronavirus et la guerre des prix entre l’Arabie saoudite, pivot de l’OPEP, et la Russie, pays non membre du cartel. Deux circonstances défavorables couplées.

Le géant pétrolier public saoudien Saudi Aramco a encore déclaré lundi qu’il continuerait avec une augmentation prévue de la production de pétrole d’avril à mai. Traduction: il serait ‘très à l’aise’ avec un prix du pétrole de 30 dollars le baril. La Russie n’a pas lâché le morceau, elle qui a refusé d’adhérer à la proposition de l’OPEP de réduire davantage sa production au début du mois. Elle a maintenu qu’elle pouvait supporter des prix du pétrole plus bas pendant une décennie…

50 à 85 % des revenus

Comme souvent, les premiers touchés par cette guerre seront les plus ‘faibles’. Le directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol, et le secrétaire général de l’OPEP, Mohammed Barkindo ont ainsi prévenu que les revenus pétroliers et gaziers des pays en développement pourraient tomber à leur plus bas niveau depuis plus de deux décennies si les conditions actuelles du marché de l’énergie persistent. Ils s’attendent à une chute 50 à 85 % de leurs revenus en la matière en 2020.

Ils ont également averti, s’il le fallait encore, ‘des conséquences économiques et sociales potentiellement importantes’ de la pandémie. Et ont par ailleurs souligné que les dépenses du secteur public dans des domaines vitaux tels que les soins de santé et l’éducation étaient ‘particulièrement sensibles’.

Si les deux organisations n’ont pas spécifiquement mentionné la Russie dans leur déclaration, elle y était pourtant bien présente. Barkindo et Birlo ont tous deux souligné ‘l’importance de la stabilité du marché, car les impacts de l’extrême volatilité sont ressentis par les producteurs’. Ils ont assuré ‘rester en contact étroit sur la question’ et poursuivre leurs consultations sur l’évolution du marché pétrolier.

Lire aussi:

Plus