Les objectifs climatiques « sans précédent » d’Israël cachent une réalité beaucoup plus nuancée

Le gouvernement Israélien a approuvé ce dimanche la décision de réduire de 85% les émissions carbone du pays d’ici 2050 par rapport à 2015, a annoncé The Times of Israel. Ce plan prévoit une réduction de 96% dans le secteur du transport, 85% dans le secteur de l’électricité et 92% dans la gestion des déchets. « C’est une décision sans précédent », a déclaré Naftali Bennet, Premier Ministre israélien, lors de la réunion de son cabinet ministériel à Jérusalem ce dimanche. « Avec ce plan, Israël s’aligne avec les pays développés de ce monde », a-t-il ajouté.

Pourquoi est-ce important ?

L'accord de Paris sur le climat, signé en 2016, vise à maintenir la hausse de la température mondiale bien en dessous de 2°C, et de préférence dans une hausse maximale de 1,5°C, afin de prévenir les pires effets du changement climatique. Les précédents objectifs d’Israël, qui étaient de simplement maintenir stables ses émissions carbones d’ici 2030, avaient été jugés insuffisants. C’est donc avec six mois de retard sur la date-butoir, que Israël présente ce dimanche ses nouveaux objectifs revus à la hausse.

Ce nouveau gouvernement – en place depuis seulement un mois – fait, avec cette décision, preuve d’unité et de détermination dans l’implémentation d’une solution long-terme contre le changement climatique. Dans son communiqué, le Premier ministre remercie la contribution de la ministre de la Protection de l’environnement, Tamar Zandberg, ainsi que les ministres des Finances, des Affaires étrangères, de l’Énergie, des Transports, de l’Économie et de l’Intérieur.

Cependant, le plan israélien prévoit un objectif intermédiaire qui vise à réduire de 27% les émissions carbone d’ici 2030, un objectif soudainement moins tonitruant lorsqu’on le compare aux engagements d’autres pays. Joe Biden, le président des États-Unis, s’est engagé en avril 2021 à réduire la pollution atmosphérique de son pays de 50 à 52% d’ici 2030, par rapport à 2005. L’Union européenne, elle, a légiféré en juin sur un objectif d’au moins 55 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990. La Grande-Bretagne, quant à elle, a déclaré en avril vouloir réduire de 78% ses émissions de carbone d’ici 2035, par rapport aux taux de 1990. En ce qui concerne les objectifs pour 2050, les Etats-Unis et l’Union européenne visent tous les deux une économie à zéro émissions nette.

Bien que ces comparaisons aient des critères différents et que chaque pays ait des points de départs différents, force est de constater que Israël est peu ambitieux en ce qui concerne l’horizon 2030. En outre, peu de nouvelles informations sont disponibles sur les mesures concrètes envisagées pour atteindre cet objectif.

Pour aller plus loin:

Plus