Les États-Unis préparent déjà leur plan de distribution du vaccin

Alors que tous les vaccins prometteurs sont encore en phase de tests et sont loin d’avoir reçu une autorisation de la très célèbre Food and Drugs administrations, les 50 États des États-Unis organisent déjà le plan de distribution.

Les États devaient rendre leur plan de vaccination ce vendredi. Ensuite, ils auront deux semaines pour créer et organiser les centres de distributions. Ce sera une opération complexe, 328,2 millions d’Américains attendent un vaccin contre le Covid-19. Tout comme la plupart des autres pays du monde.

‘Je pense que le fait que nous ayons la possibilité de nous y mettre un peu à l’avance et de tout planifier va faire une différence’, explique Dr Marcus Plescia, médecin-chef de l’Association des responsables de la santé des États et des territoires.

Mais il existe encore de nombreuses inconnues dans cette préparation, notamment concernant le fonctionnement du vaccin. En outre, avant même que les États ne puissent distribuer les doses, il faut que le niveau fédéral soit prêt à lancer la campagne de vaccination. Les États-Unis devront relever de nombreux défis, que l’Europe connaitra aussi certainement.

Une chose est relativement sûre : l’ordre de distribution.

  1. Les prestataires de soins, les personnes âgées et ceux qui ont des problèmes de santé fortement à risque
  2. Les travailleurs essentiels, les enseignants, les sans-abris et les détenus
  3. Les enfants et les jeunes adultes.

Toutefois, cet ordre pourra être modifié par les États en fonction de leur propre population. Un État urbain a des besoins totalement différents d’un État rural.

Répartition

Avant même que les États puissent avoir accès au vaccin, il faut le gouvernement les répartisse entre chaque région, puis les envoient. Et dans les faits, il est possible que l’organisation au niveau nationale soit loin d’être prête. ‘Le gouvernement fédéral a montré qu’il n’avait pas la capacité opérationnelle de faire ces choses. C’est pourquoi, au début de Covid, le gouvernement fédéral a tout simplement délégué tout cela aux États’, a déclaré gravement le gouverneur de New York, Andrew Cuomo.

Le Chef de cabinet adjoint au ministère de la Santé, Paul Mango, affirme que la Maison Blanche est occupée à chercher des dizaines de milliers d’infirmiers, infirmière et médecin pour la vaccination. Les peuples autochtones ont aussi été consultés. Et une réserve de kit de vaccination (avec aiguille, désinfectant, etc.) est déjà prête.

Quel vaccin ?

L’une des questions primordiales est de savoir quel vaccin sera distribué et surtout quelles sont les conditions de transports et d’utilisation. Certains vaccins nécessitent deux injections, d’autres qu’une. Les deux entreprises qui sont les plus proches de faire leur demande d’approbation ont, en outre, des conditions de conservation très précises. Chez Pfizer, le produit doit être conservé à -94°C, tandis que le vaccin de Moderna préfère la température de -4°C. Pas question donc de faire voyager les doses dans une simple boite en carton à température ambiante.

Il faudra aussi s’adapter à la rapidité de production du vaccin, qui ne sera évidemment pas entièrement réservée aux États-Unis. La distribution pourrait être bien plus saccadée que ce qui est aujourd’hui imaginé.

Toutes ces variables ont des conséquences sur l’organisation de la distribution du vaccin. Les centres ne devront, par exemple, pas être équipés de la même manière.

Financement

Les États doivent donc se préparer à de multiples scénarios. Mais cela impose d’importants investissements, par exemple, pour un congélateur ultra-froid qui pourraient conserver les vaccins. Il faut aussi créer un service de communication qui suivra de près la campagne de vaccination pour vérifier que tout le monde y a eu droit. Il faut donc plus de personnel et plus d’équipement.

Mais bien que les autorités fédérales aient prévu 200 millions de dollars pour l’organisation de la vaccination, les organismes locaux n’ont que très rarement vu la couleur de cet argent, explique Lori Freeman, chef de l’association de santé pour les comtés et les villes, à la CNBC. Ce sont 8,4 milliards de dollars supplémentaires qui sont demandés. Pour Cuomo, cette campagne s’annonce déjà ‘très coûteuse’.

Lire aussi:

Plus